Atteindre un objectif de population donné, tel est le but d'un chantier de semis. De cette opération dépendra en grande partie le développement de la culture implantée. Il est par conséquent essentiel d'utiliser un semoir en bon état de fonctionnement.

Une révision bénéfique

Régler, nettoyer, graisser ou encore remplacer certaines pièces permet d'exploiter pleinement les performances d'un semoir monograine. Si cet entretien nécessite du temps (au minimum une demi-journée), il évite bien des mauvaises surprises et allonge la vie du matériel.

Une fois la révision effectuée, il reste à atteler correctement le semoir (longueurs de chandelles identiques, horizontalité de la poutre du semoir par rapport au sol, longueur adéquate des traceurs) et à évaluer l'implantation effective lors des premiers tours de roues.

 

 

1. TURBINE - L'état et la tension de la courroie sont à contrôler.

2. ASPIRATION - Les tuyaux du circuit pneumatique ne doivent pas être percés ni fissurés.

3. ASPIRATION (suite) - L'intégrité des volets d'arrivée des graines est à surveiller. Il arrive que des rongeurs les dégradent pour atteindre des grains restés dans les boîtiers de distribution. Si tel est le cas, il convient de les remplacer. L'ouverture de ces clapets est à régler en fonction des semences utilisées.

 

 

4. SÉLECTION - Il est recommandé de vider les boîtiers de distribution des grains résiduels. Ces organes sont à nettoyer à l'air comprimé avant leur mise en service.

5. SÉLECTION (suite) - Il est nécessaire de démonter les disques de sélection et les sélecteurs afin d'en vérifier l'usure. Les sélecteurs s'encrassent au contact de semences traitées. Un nettoyage à la brosse métallique est alors nécessaire.

6. SÉLECTION (suite) - Les couronnes sont également à examiner. Il suffit de regarder le témoin d'usure pour savoir s'il faut les changer.

7. SÉLECTION (suite et fin) - Le pion monté sur ressort au niveau du couvercle du boîtier de sélection ne doit pas être grippé. Il doit remplir son rôle d'appui du sélecteur contre le disque de sélection. De même, le pion placé au niveau de l'éjecteur doit être mobile.

 

 

8. ENTERRAGE - Le chasse-motte joue un rôle important. Sur cette photographie, le coutre ne remplira pas sa mission d'extraction des mottes et des pierres. Son extrémité basse doit être placée 2 cm sous le bas de l'étrave.

9. ENTERRAGE (suite) - Sur les semoirs à disques, la profondeur de semis est déterminée par les roues de jauge. Leur articulation doit être correctement lubrifiée. Graisser quotidiennement l'arbre de la roue depuis un point de graissage (montré du doigt sur la photo) assurera son bon fonctionnement. Si la saleté empêche cet axe de pivoter, un nettoyage à la vapeur s'avère impératif.

10. ENTERRAGE (suite) - Si l'usure des disques est rarement constatée, celle de leurs décrottoirs est plus fréquente. Leur remplacement permet aux disques d'effectuer un travail de qualité.

11. ENTERRAGE (suite et fin) - Sur les semoirs à socs, il faut veiller à ce que l'étrave soit saillante pour ouvrir le sillon. Un témoin d'usure indique si elle est trop bombée.

 

 

12. ENTRAÎNEMENT - Les chaînes d'élément doivent être souples et bien calées dans les pignons. Il est conseillé de les graisser avant la campagne de semis.

13. ENTRAÎNEMENT (suite et fin) - Les pneus doivent être gonflés à la pression indiquée sur le livret d'entretien (de l'ordre de 1 à 1,5 bar). Un sous-gonflage induit une trop forte densité de semis. Tourner les roues d'entraînement en marche arrière permet de vérifier le bon état du crabot. S'il ne pivote pas et qu'un claquement retentit, cela signifie qu'il fonctionne convenablement.

14. FERTILISATION et MICROGRANULATION - Les trémies à engrais et à microgranulés doivent être nettoyées. L'environnement des vis sans fin sera dégagé. Il faut aussi veiller à la bonne tenue (alignement et profondeur) des socs enfouisseurs d'engrais. S'ils sont tordus, cela portera préjudice à la fertilisation de la culture.

 

Peaufiner les réglages lors de la mise en route du semoir

 

Si l'entretien du semoir évite bien des défauts d'ensemencement, l'examen de ses performances réelles est tout aussi nécessaire en vue d'atteindre son objectif de population. Il est tout d'abord conseillé de se référer au manuel d'utilisation de l'outil afin de connaître les réglages correspondant à la densité de semis souhaitée. Ensuite, après avoir démarré le semoir, il s'agit de surveiller la sélection des graines en regardant par la fenêtre du boîtier de distribution. Il devient alors possible de détecter les manques et les doubles. Lors des premiers tours de roues, un contrôle de l'homogénéité de la distribution sur la largeur du semoir constitue un moyen supplémentaire de vérifier son bon fonctionnement.

 

Test grandeur nature

Une technique permet d'estimer l'implantation réelle des graines. Elle consiste à semer l'équivalent d'un millième d'hectare sur un rang. Suivant l'écartement voulu, on détermine la longueur sur laquelle doit s'effectuer le test. Le produit de ces deux valeurs doit donner 10 m² (exemple: pour un écartement de 75 cm, prendre une distance de 13,3 m). Cette distance de contrôle devra se situer au centre d'une ligne de semis de plus grande longueur. De cette façon, on obtient un échantillonnage représentatif en s'affranchissant des imprécisions dues au démarrage et à l'arrêt du semoir. On compte les graines semées sur la distance d'essai puis on multiplie la somme par 1.000. La comparaison du résultat à l'objectif de population (nombre de graines/ha) montre si les réglages sont satisfaisants ou à revoir.