1. DEUX CHAUFFEURS - Le remplissage de la machine et l'enlèvement des balles demandent deux tracteurs avec chargeurs. L'entreprise Bergeron réfléchit à la conception d'une très grande trémie à fond mouvant dans laquelle les bennes se déchargeraient directement.

 

2. REPLIABLE POUR LA ROUTE - La machine en configuration de travail avec à l'arrière la trémie de chargement, au centre la chambre de compression et à l'avant la plate-forme d'enrubannage. Il faut environ une demi-heure pour déployer la machine de la configuration routière à la position de travail.

3. CHAMBRE FIXE - La chambre de compression fait appel à seize rouleaux recouverts de deux courroies larges de 1,20 m, le tout entraîné par des moteurs hydrauliques.

Pressage en balles rondes, puis enrubannage, ne riment plus avec récolte de l'herbe. Après quelques apparitions sur les salons agricoles du nord de l'Europe, la presse enrubanneuse de maïs Orkel MP 2000 Compactor arrive sur le marché français. Une première machine est au travail depuis la fin d'août au sein de l'entreprise de travaux agricoles (ETA) Bergeron à Saint-Marcellin-en-Forez, dans la Loire. Elle a démarré la saison avec de l'ensilage de maïs plante entière et l'a achevée avec de l'épi.

Travail à poste fixe

L'organisation du chantier demande de vider les remorques sur une plate-forme où la presse enrubanneuse travaille à poste fixe, animée par un tracteur d'au moins 150 ch. Un chargeur reprend l'ensilage et le vide dans une trémie à fond mouvant à l'arrière de la machine. De là, un tapis à barrettes l'achemine et le déverse par le haut dans la chambre de compression. De type fixe, celle-ci est composée de seize rouleaux sur lesquels circulent deux courroies de 1,20 mètre de largeur. Très schématiquement, son principe de fonctionnement est comparable à celui d'une machine à rouler les cigarettes. Après le «liage», qui s'effectue avec du filet ou bien avec un film plastique, la balle glisse sur une plate-forme d'enrubannage. En plus des six tours de film pour le liage, les deux bras rotatifs recouvrent la balle de six couches de plastique d'enrubannage.

Une fois enfilmée, la balle est déposée au sol grâce à une rampe hydraulique. Un second chargeur la reprend alors pour la mettre en stockage ou la charger sur une remorque.

Fonctionnement autonome

Pilotée par un processeur et dotée de multiples capteurs, détecteurs et autres automatismes, la presse enrubanneuse fonctionne de façon autonome. Les différents réglages et programmations s'effectuent grâce à un boîtier électronique et des liaisons Bus. Tous les organes en mouvement, y compris ceux de la chambre de compression, sont entraînés par des moteurs hydrauliques approvisionnés en huile par la batterie de pompes qu'anime la prise de force du tracteur. Dans de bonnes conditions, l'ETA Bergeron a atteint une cadence de trente-huit balles pressées et enrubannées à l'heure. De format 120 x 120, les balles de maïs plante entière pèsent, voire dépassent la tonne. En produit plus sec, comme l'ensilage d'épis, leur poids est de l'ordre de 850 kilogrammes.

Balles faciles à transporter

L'intérêt majeur de ce nouveau mode de conditionnement du maïs ensilage est de pouvoir le transporter sur de longues distances sans se soucier des problèmes de conservation. La technique permet aussi de stocker le produit en bout de champ et de différer son transport quand les camionneurs sont en période creuse. Ceux-ci se montrent intéressés par le transport des balles enrubannées puisqu'un plateau de semi-remorque en accepte de 25 à 30, soit de 25 à 30 tonnes, et leur permet donc de circuler à pleine charge. Enfin, pour les agriculteurs destinataires de ces chargements, il suffit d'être équipé d'un chargeur et d'une pince à balles rondes.

Le maïs enrubanné pourrait devenir un débouché valorisant pour les agriculteurs situés en périphérie de grandes régions d'élevage, surtout si une période de sécheresse accentue les besoins en fourrage comme cela a encore été le cas cette année.

En investissant dans sa première presse enrubanneuse, l'ETA Bergeron pensait conditionner environ 3.000 balles. La machine a travaillé pratiquement tous les jours entre la fin d'août et la mi-octobre et elle en affiche plus de 9.000 à son compteur.

 

ETA Bergeron: entrepreneur et importateur

Le constructeur norvégien Orkel s'était déjà fait remarquer voilà vingt ans avec sa presse à chambre fixe GP 1202 munie d'un rotor à fléaux à la place du pick-up. Aujourd'hui, la marque construit des presses à balles rondes, des combinés presse-enrubanneuse, des remorques et du matériel de déneigement. Seule la presse Orkel MP 2000 Compactor est importée en France par l'ETA Bergeron, qui la commercialise au prix de 170.000 euros HT. Dans son activité de travaux agricoles, l'ETA facture sa prestation 22 euros HT par balle pressée et enrubannée. Elle a également démarré une activité d'achat de maïs sur pied et de vente d'ensilage enrubanné. Après récolte à l'ensileuse et conditionnement, elle commercialise ce maïs en balles rondes 58 euros HT la tonne pour un ensilage plante entière et 105 euros la tonne pour de l'épi. Une presse spéciale ouvre la voie à un nouveaumode de conditionnement du maïs. L'intérêt majeur de la technique réside dans la possibilité de transporter ce produit en «balles de conserve».