En élevage laitier, la semence sexée confirme sa percée depuis l'an dernier, stimulée par la pénurie de génisses et par une meilleure connaissance de la fertilité des doses. Les chances d'obtenir un veau femelle tournent autour de 90%, pour un prix deux fois plus élevé qu'avec une dose non sexée.

Toutefois, le taux de réussite à l'IA recule de 15 à 20 points. La technique de tri des spermatozoïdes (la cytométrie en flux, qui repose sur la différence de contenu en ADN entre mâles et femelles) altère leur fertilité.

Sur génisses

De plus, une paillette ne contient que 2 millions de spermatozoïdes, contre 15 à 20 millions dans une dose classique. Il est donc préférable d'utiliser la semence sexée sur génisses, a priori plus fertiles que les multipares.

Autre bémol en race prim'holstein, «l'offre concerne surtout de la semence de taureaux de qualité génétique moyenne, souligne Maurice Barbezant, directeur de l'Unceia. La méthode actuelle de tri élimine 80% des spermatozoïdes. On ne prendra donc pas ce risque sur des taureaux de haute valeur génétique», très demandés au niveau mondial. Les entreprises de sélection proposent quand même quelques taureaux intéressants.

Ce problème ne se pose pas en brune ou en jersiaise, pour lesquelles la demande internationale est moins forte. «Les taureaux d'élite peuvent répondre aux besoins en semence sexée et non sexée, explique Olivier Bulot, de Brune Génétique Service. Pour la race jersiaise, on en trouve déjà. Cela devrait bientôt être le cas en brune.»

 

Quatre races disponibles

En France, Gènes Diffusion Optimal propose huit taureaux prim'holsteins, dont trois de son propre schéma de sélection (Riostar, Rocko et Royaume) et cinq issus du schéma Cogent (Royaume-Uni).

Créavia sort quatre prim'holsteins (Recieux AD, Randview, Restel et Radical) et un normand (Redondo). Des reproducteurs étrangers sont également proposés par différents distributeurs.

Gen'France (Amélis) dispose d'une dizaine de taureaux américains et hollandais, et Dynam'is vendra prochainement un canadien.

En brune, un taureau suisse et un américain seront en vente dès juin.

En jersiaise, Amélis distribue depuis deux ans des taureaux danois.