Si la plupart des colzas d'hiver sont très beaux cet automne, quelques parcelles ont parfois eu du mal à lever à cause du temps sec au moment des semis. Si un herbicide a été appliqué, il vaut mieux attendre le printemps pour prendre la décision de retourner ou non la culture (voir l'encadré).

Le colza de printemps pourrait constituer une alternative. «Mais sa forte attractivité pour les insectes et notamment les méligèthes limite tout rapiéçage de parcelles de colza d'hiver», précise Xavier Pinochet, du Cetiom. Car une fois la floraison déclenchée dans les variétés d'hiver, les insectes se concentrent dans les colzas de printemps, beaucoup moins nombreux, où ils peuvent provoquer des dégâts très importants et souvent incontrôlables.

Attention au stress hydrique

L'alimentation en eau est aussi un facteur déterminant du rendement du colza de printemps: le potentiel génétique, plus faible que le colza d'hiver, ne s'exprime que sur des sols à réserve hydrique suffisante ou dans des régions à pluviométrie printanière satisfaisante. Il est donc surtout cultivé dans la moitié septentrionale de la France, notamment en bordure maritime. De trois à cinq mille hectares seulement sont semés chaque année.

Le semis peut débuter dès que le sol atteint 6 à 8°C à 5 cm (du 1er au 20 mars environ). Plus le semis est précoce, plus l'espérance de rendement est élevée. Les quelques variétés de printemps disponibles ne ramifient pas comme le colza d'hiver. Il faut donc semer beaucoup plus dense, 5 kg/ha en moyenne pour viser 80 à 100 plantes par mètre carré. Un labour profond est conseillé.

 

Moins de dix plantes au mètre carré

Un colza d'hiver ne sera retourné que si sa densité est faible, inférieure à 10 plantes/m², sa répartition irrégulière ou le désherbage mal maîtrisé induisant un rattrapage coûteux ou impossible.