«J'ai remplacé une partie de la paille que j'utilise pour la litière de mes limousines par des plaquettes de bois, indique Michel Senon, naisseur-engraisseur à Rancon, dans la Haute-Vienne. Ces plaquettes ou copeaux sont normalement destinées à la chaudière de la maison d'habitation. «L'année dernière, j'ai eu l'occasion d'en stocker beaucoup plus que nécessaire, explique-t-il. C'est ce qui m'a donné l'idée de les utiliser comme litière.»
Un fort pouvoir absorbant
C'est en déchiquetant le bois de ses haies et taillis (lire l'encadré) que Michel produit des petits morceaux de 1 à 3 cm de longueur. Une couche de 15 à 20 cm d'épaisseur est épandue sur l'aire de couchage des vaches à l'aide du godet du tracteur. La paille prend ensuite le relais.
«Les animaux n'ont pas été perturbés par ce changement», assure Michel. Le bâtiment comprend une aire paillée de 7 mètres sur 20 avec une aire d'exercice extérieure de dimension identique derrière le cornadis. Les vaches sont logées par lots de vingt-cinq et Michel racle l'aire d'exercice une ou deux fois par semaine.
«Avec les plaquettes, le premier paillage n'est intervenu que trois semaines après la mise en place, assure-t-il. Elles ont un fort pouvoir d'absorption. Ainsi, j'ai pu économiser de la paille.»
La fréquence des paillages a donc été réduite. «S'il pleut, je passe plus souvent, explique-t-il. Mais je suis intervenu en moyenne tous les cinq jours, alors qu'avant je passais tous les trois jours.» Pour le curage, rien n'a changé. Il a lieu tous les deux mois, sans difficultés. «Une fois épandues, les plaquettes se dégradent vite dans le sol», assure-t-il.
10 euros par mètre cube apparent
Michel a consommé 80 tonnes de paille en moins l'année dernière. A 60 €/t, cela représente 4.800 euros. Il reste que le broyage a un coût: 7 euros par mètre cube apparent de plaquettes (Map). C'est le prix de la prestation de la Cuma de l'Or-Noir, qui comprend le déplacement du chauffeur avec le tracteur attelé à la déchiqueteuse à grappin. «J'estime de mon côté à 3 €/Map les frais que je dois engager pour l'élagage préalable des arbres et la mobilisation d'une benne», ajoute Michel. Donc, 1 Map revient à 10 euros. Pour les 250 Map, Michel a donc déboursé 2.500 €, soit 2.300 € de moins que les années précédentes. Le débit du chantier est de 20 à 30 Map/heure suivant la taille des arbres. «Cette méthode me convient doublement, conclut Michel. Je ne brûle plus les branches des haies et je suis plus respectueux de l'environnement!»
Deux mois de séchageLa nouvelle déchiqueteuse de la Cuma broie des branches qui mesurent jusqu'à 35 cm de diamètre. «Je taille mes haies, qui ne manquent pas, indique Michel. J'en ai à peu près 8 km, auxquels s'ajoutent 15 ha de taillis. Mais tout bois peut convenir, y compris les chutes de scierie.» Le chantier est comparable à celui d'un ensilage. Une benne est remplie, puis acheminée vers le stockage. Cette année, Michel a entreposé le produit dehors, sur un béton, car le hangar prévu pour la chaudière était plein. «La pluie n'est pas un problème, assure-t-il. L'humidité qui remonte du sol est à la limite plus préjudiciable. L'important est de confectionner une pyramide dans un endroit bien aéré. La température au milieu du tas atteint très vite 60°C, ce qui favorise le séchage. Au bout de deux mois, la température redescend, et toute l'humidité a été évacuée.» |