Les tests sur les quatre tracteurs ont duré deux semaines. Au cours de la première, les cinq journalistes se sont relayés au volant pour labourer avec deux types de charrue, passer la herse rotative de 4 mètres et réaliser un parcours sur la route avec une benne chargée de 18 tonnes de sable. La deuxième semaine était consacrée aux tests dans la station d'essai de Scarlett Research. Pour cet essai, nous avons choisi de mesurer la puissance réelle en traction, la consommation et le niveau de bruit. Toutes les mesures ont été effectuées en conditions réelles en labourant un champ voisin. Un attelage trois points Scholtz placé entre le tracteur et la charrue semi-portée a mesuré les forces de traction.

 

La consommation a été mesurée en quatre séquences d'une demi-heure de labour, deux en mode Power et deux en mode Eco. Notre objectif était d'utiliser les transmissions du Claas et du New Holland en mode automatique pour se rapprocher du fonctionnement des boîtes à variation continue du Fendt et du John Deere. Une fois dans le champ, cette opération s'est révélée impossible à mettre en oeuvre à cause des limites des logiciels. Afin de maintenir un ratio comparable entre les tracteurs, ces deux boîtes ont été menées en mode manuel. Dernière précision: ces mesures étant réalisées au champ, elles ne sont pas directement comparables avec les résultats OCDE.

 

Puissance de traction

 

Contrairement au passage au banc de puissance, la mesure à la barre de traction donne une indication exacte de la puissance disponible pour tirer un outil. Les tracteurs ont mené une charrue Lemken avec une résistance de 4,5 tonnes et pour objectif d'obtenir la vitesse la plus élevée. En mode Power, l'accélérateur était à fond et la vitesse de travail comprise entre 7 et 7,5 km/h à un régime de 1.700 à 2.050 tr/min selon les modèles. En mode Eco, conçu pour travailler au régime le moins gourmand en carburant, la vitesse de travail a oscillé entre 6,6 et 7,5 km/h pour un régime compris entre 1.400 et 1.800 tr/min.

 

A plein régime, le Deere a délivré la puissance de traction la plus importante, avec 126,7 ch. Il est suivi par le New Holland, le Fendt puis le Claas. Les performances de ce dernier ne sont cependant pas très significatives puisque le tracteur était encore en rodage avec seulement 25 heures au compteur quand les autres en comptaient 150. Or les motoristes considèrent qu'un moteur équipé d'une injection par common-rail ne délivre sa pleine puissance qu'au bout de 150 à 200 heures. Les représentants de Claas ont aussi avancé l'hypothèse d'un problème de réglage sur le tracteur testé.

Consommation de carburant

 

En plus de la consommation spécifique en kWh/litre, nous avons choisi de mesurer la consommation au champ en l/ha. A pleine puissance, le Fendt a été le plus économe, avec seulement 18,1 litres pour labourer 1 hectare. John Deere et New Holland ont réalisé des performances similaires avec 18,9 litres à l'hectare. En mode Eco, le Fendt et le New Holland ont moins consommé qu'en mode Power, avec des réductions significatives de 8 et 5% respectivement. Le résultat est inverse pour Claas et John Deere qui ont consommé 3 et 6% de plus en mode Eco qu'en mode Power. Une contre-performance qui peut s'expliquer par une efficacité moindre du rapport de vitesses Eco (C2) que celle du rapport Power (B5) sur l'Axion. Pour le Deere, la courbe de consommation spécifique montre un petit pic autour de 1.600 tr/min. C'est justement à ce régime que le tracteur a travaillé en mode Eco.

 

 

Sur le plan de la consommation spécifique, les deux variations continues sont légèrement plus performantes que les boîtes powershift. En mode Eco, le Fendt montre une réelle efficacité tandis que la différence est peu sensible sur le Claas et le New Holland. Enfin, le John Deere laisse apparaître une perte d'efficacité par rapport au mode Power.

 

Ce test technique en conditions réelles a montré que les différences d'efficacité entre les boîtes powershift et les variations continues sont limitées, même si les performances du Fendt étaient les meilleures. Cette première place sur le podium illustre surtout l'efficacité du dispositif TMS qui contrôle conjointement la boîte et le moteur sans intervention du chauffeur.

Peu d'écarts de performances

La boîte AutoPowr du John Deere a aussi prouvé son efficacité mais des changements de réglages mineurs ont parfois une influence notable sur les performances sans que le chauffeur en mesure l'importance. Du côté des boîtes Powershift, l'efficacité est nettement plus élevée lorsqu'elles sont menées en mode manuel, sans utiliser l'automatisme de boîte. L'expérience du chauffeur prime sur les paramètres du logiciel.

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