Cernée par les éoliennes, la centrale d'Avedore, implantée près de Copenhague, multiplie les sources d'énergie pour produire électricité et chaleur. Parmi celles-ci, la paille occupe une place de choix puisqu'elle alimente à elle seule une chaudière de 40 MW électriques et 50 MJ/s thermiques. En 2006, l'installation a consommé 172.000 tonnes de paille de céréales, d'ivraie et de colza. A pleine production, l'installation peut engloutir jusqu'à 25 t de paille par heure. Environ 500 exploitations de l'est du pays assurent les besoins en matière.
Un contrôle strict de la marchandise
Les agriculteurs fournisseurs sont tenus de préserver et de couvrir la paille jusqu'à l'enlèvement. Pour être acceptée par la centrale, elle ne doit pas excéder 24% d'humidité. Un contrôle est effectué à l'arrivée à l'usine.
Chaque jour, la chaudière consomme en moyenne l'équivalent de 65 camions de 24 balles. Toute l'installation, à commencer par les grues et le système d'alimentation, est dimensionnée pour recevoir exclusivement des balles de 1,2 x 1,2 x 2,5 m.
Le processus de déchargement du camion est d'ailleurs lui aussi parfaitement maîtrisé. Une aire d'accueil permet au conducteur du semi-remorque d'ôter les filets qui couvrent la paille au cours du transport. Après ce cours arrêt, l'attelage passe sur l'aire de déchargement où une grue s'empare de la paille. Le semi-remorque peut alors gagner une troisième station. Là, un aspirateur attend le chauffeur pour nettoyer le plateau et récupérer les derniers brins de paille. Grâce à cette organisation par poste, l'installation peut accueillir six camions en même temps.
Une large place à l'automatisation
Si la majorité des opérations d'alimentation de la chaudière sont automatisées, une personne assure encore le déchargement du camion afin de contrôler la livraison. La grue, que pilote l'opérateur, est en mesure de saisir 12 balles simultanément, soit un étage de la remorque de paille. Cette grue assure la pesée du chargement et mesure le taux d'humidité de la paille au moyen de sondes à ultrasons. Si le lot est jugé conforme, il est, à ce moment-là seulement, acheminé vers la zone de stockage.
Les livraisons s'effectuent du lundi au samedi midi. La capacité de stockage du bâtiment confère donc à l'installation une autonomie de deux à trois jours. Toutefois, l'accroissement de la densité des balles, rendu possible par certaines presses haute densité, demeure un atout important pour la centrale. Entièrement automatisée, la suite des opérations voit passer les balles de paille de la zone de stockage à l'une des deux tables d'alimentation mobiles. Une seconde grue assure ce transfert.
Ces tables mobiles répartissent à leur tour le combustible sur quatre convoyeurs à chaînes. Au cours de son périple, la paille est délestée de ses ficelles, puis éparpillée par un système rotatif avant de faire son entrée dans la chaudière. La vapeur dégagée est alors dirigée vers une turbine produisant de l'électricité et de la chaleur.
Avedore joue la carte de la diversité énergétiqueAvec une capacité de production nette de 810 mW, la centrale thermique d'Avedore, qui emploie 130 personnes, fournit l'électricité à 1,3 million d'habitations du nord de l'Europe et assure le chauffage de 200 000 logements de Copenhague et de sa périphérie. Mise en service en 1990, la première unité de cette centrale fonctionne principalement au charbon. Elle en consomme 85 tonnes par heure. Le fuel peut également être employé à raison d'environ 50 t/h. Sa capacité de production est de 215 MW électriques et 330 MJ/s thermiques ou de 250 MW électriques en l'absence de valorisation thermique. La seconde unité, construite en 2001, associe plusieurs chaudières pour alimenter la turbine à vapeur. Hormis celle à paille de 40 MW, l'unité peut compter sur une chaudière polycombustible pouvant fonctionner au gaz naturel, aux granulés de bois et au pétrole. Deux turbines à gaz, de 55 MW chacune, peuvent également être mises en fonctionnement pour faire face à un pic de consommation d'électricité ou de chaleur. La production totale de cette seconde unité atteint ainsi 575 MW électriques ou 495 MW électriques et 575 MJ/s thermiques. Le réseau de chaleur qui lui est associé pour alimenter la ville dispose de deux réservoirs d'eau chaude. Hautes de 50 m pour une capacité de 44.000 m3 à elles deux, ces citernes jouent le rôle de tampon pour les moments de la journée où la demande est plus faible. |