1. Risque de contamination

Les pigeons, les tourterelles et les moineaux, les étourneaux parfois, peuvent détériorer le grain stocké. S'ils sont nombreux, les oiseaux polluent le dessus des tas de grains par leurs fientes ou encore les brins d'herbe qu'ils utilisent pour construire leur nid.

Les fientes peuvent être responsables d'une contamination aux coliformes fécaux ou aux salmonelles. Les cadavres d'oiseaux tombés dans les cellules sont parfois porteurs de maladies. Dans les installations, les nids peuvent bloquer des circuits de manutention. Enfin, présentes sur une longue période, les bandes d'oiseaux sont à l'origine d'une perte de grains, qu'ils ingèrent ou gaspillent en s'ébattant. Un pigeon peut consommer jusqu'à 13 kg de céréales par an.

Pour préserver la récolte, il est nécessaire de limiter leur entrée dans le bâtiment de stockage et le contact physique, en empêchant de se poser ou de survoler le grain.

2. Bâtiments sombres

Le premier moyen de prévention consiste à assombrir l'intérieur du bâtiment. Les oiseaux n'aimant pas la pénombre, ils n'y nidifieront pas. C'est souvent le cas dans les bâtiments anciens couverts de tuiles ou d'ardoises. Dans les hangars modernes, on préférera un éclairage électrique plutôt que des tôles translucides. En complément, il est recommandé de bien obstruer les voies d'entrée, avec des volets en bois pour les fenêtres des bâtiments anciens, du grillage ou encore des filets verticaux pour les grandes ouvertures. Si cela est relativement facile pour les pigeons, il n'est pas rare que des moineaux parviennent à s'introduire par le moindre petit trou. Ces interstices peuvent être remplis par de la mousse expansive.

3. Maille très fine

Mais il n'est pas toujours possible d'obstruer toutes les ouvertures d'un bâtiment. Responsable qualité chez Valfrance, Adrien Savarit, qualifie des stockages à la ferme dans le cadre de la filière CRC (1). «Nous recommandons le stockage en cellules métalliques, recouvertes d'un géotextile afin que les fientes ne puissent pas le traverser», explique-t-il.

Cette toile synthétique à maille très fine, chère mais durable, peut être remplacée par un voile horticole de forçage, moins onéreux. La toile doit être maintenue en place pour éviter qu'elle ne s'envole, par exemple par des élastiques qui permettent d'atteindre les zones d'accrochage. La toile laisse passer l'air de ventilation, sans occasionner de condensation. En revanche, elle doit être retirée avant de vider la cellule.

4. Filets verticaux

Tendre des filets verticaux, avec des mailles de 10 à 15 mm au maximum, entre le haut des cellules et le toit, est une dernière alternative. «Avec les filets en position horizontale, le risque est que les oiseaux se prennent les pattes dans les mailles, meurent, se décomposent et tombent dans le grain», redoute Adrien Savarit.

Enfin, balayer le grain éparpillé au sol dès la fin de la moisson est la précaution élémentaire pour éviter d'attirer les oiseaux.

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(1) Culture raisonnée contrôlée.

 

Eliminer aussi les rongeurs

Outre les oiseaux, les rongeurs peuvent aussi s'avérer nuisibles. Pour les éloigner du stockage, la première précaution consiste à nettoyer les abords en enlevant les palettes, vieux matériels, etc. qui peuvent abriter des nids de rats ou de souris.

La lutte contre ces nuisibles doit être menée correctement, en plaçant le grain empoisonné dans des boîtes fermées à ouverture plus ou moins grande selon le rongeur visé, afin qu'elles ne soient pas accessibles aux autres animaux. Idéalement, les boîtes sont fixées au sol afin que le grain ne se renverse pas en cas de choc. L'objectif est en effet de ne pas contaminer le grain stocké avec les appâts empoisonnés, en évitant notamment d'installer des boîtes à proximité de la fosse.

Les appâts doivent être régulièrement contrôlés, afin de les maintenir en quantité suffisante et non périmés.

 

 

Le grand nettoyage avant la récolte

Avant chaque moisson, un nettoyage complet des installations est nécessaire. Elles sont balayées ou aspirées, afin d'éliminer les crottes et les éventuels cadavres de rongeurs ou d'oiseaux. Si les outils de manutention sont accessibles aux animaux, ils doivent être examinés et éventuellement nettoyés avant la mise en route du stockage, pour éviter une contamination du premier lot.