Les apiculteurs recherchent des abeilles productives mais également rustiques et résistantes à certains parasites ou maladies. En outre, certaines races d'abeilles présentent des spécificités anatomiques intéressantes. Par exemple, l'abeille caucasienne a une trompe plus longue (7 mm en moyenne) que sa cousine noire très répandue en France (moins de 6 mm). Apis Caucasia peut donc aspirer du nectar dans les corolles de certaines fleurs inaccessibles aux insectes à trompe plus courte. Les croisements visant à obtenir une souche intéressante seraient chose facile si la reine - seule femelle féconde de la colonie - ne s'accouplait pas en vol avec plusieurs mâles dont il est impossible de maîtriser l'origine. Ce mode de fécondation n'est donc pas de nature à satisfaire les apiculteurs en mal d'amélioration génétique car ils ne peuvent pas maîtriser la voie mâle. Il reste l'insémination artificielle. Installé depuis dix ans à Argagnon, près de Pau, Gilles Fert s'est spécialisé dans cette activité. « Je réalise la moitié de mon chiffre d'affaires en ventes de reines, de paquets d'abeilles ou d'essaims prêts à produire. J'en expédie beaucoup en Espagne, au Portugal et en France, bien entendu. Certains pays d'Afrique sont également de bons clients. » Bien « logées » dans des boîtes spéciales, les abeilles voyagent par la poste. « Je sélectionne et reproduis grâce à l'insémination artificielle différentes souches qui présentent un intérêt pour les clients de ces différents pays. Ils se chargent ensuite de les multiplier. » Pour faire connaître son activité, Gilles a créé un site internet. Il n'hésite pas non plus à prendre l'avion pour trouver une souche d'abeilles intéressante. Cela l'a conduit récemment jusqu'à Taiwan. Il est également en contact avec des apiculteurs de Géorgie pour importer des reines caucasiennes.

Quand il compte les différents pays avec lesquels il est amené à faire du négoce, Gilles aime lancer une boutade : « Je suis à la tête d'une multinationale ! »

 

Vente en gros : GIE d'apiculteurs

Avec ses 400 ruches, Gilles pratique une apiculture transhumante. « Au printemps et en été, je déplace les ruches pour tirer le meilleur parti de la flore en zone de basse montagne et en montagne dans les Pyrénées. Quand l'automne approche, j'en emmène dans les Landes pour récolter du miel de bruyère callune. Je vends l'essentiel de ma production en gros. Avec des collègues, nous avons créé un groupement d'intérêt économique et expédions notre production en fûts de 300 kg vers l'Allemagne et les pays du nord de l'Europe. »

 

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