Le 8S amène un design disruptif et des arguments de modernité. Il reste toutefois des éléments perfectibles comme la finition et certaines commandes un peu désuètes.
Avec un design affirmé et une cabine qui sort du lot, le 8S 305 culmine en haut de l’offre des 8S. C’est d’ailleurs le modèle le plus puissant de notre essai. Le notre est en finition Exclusive, la plus haut de gamme.Moteur : 7,4 l Agco PowerPuissance maximale : 305 chEmpattement : 3,05 mPTAC : 16 tCapacité du relevage arrière : 10 tCabineLa structure de cabine est l’une des grosses particularités du 8S. Elle est à quatre montants mais surtout reçoit un pare-brise incliné vers l’avant. L’accès est un modèle du genre, avec des marches en pente douce et de bonnes poignées. Dommage que la porte soit si lourde à refermer. Une fois assis, l’impression d’espace est là ! Le pare-brise nous semble loin et le capot encore plus. L’évolution par rapport à la série précédente est notable. Avec des commandes regroupées sur l’accoudoir, l’habitacle est épuré et monte en gamme mais la finition reste perfectible. Le tableau de bord numérique gagne le montant, épurant la colonne de direction. Pour autant, le bon vieil inverseur capable de piloter la boîte est toujours là. Côté rangement, deux bacs fermés, dont un réfrigéré, sont placés à gauche. La cabine à quatre montant offre un important volume au chauffeur. Le pare-brise est incliné vers l'avant. (© Gutner) ErgonomieEn cabine, rien n’est caché. Tout est sur l’accoudoir donc mais Massey a réussi l’exploit de ne pas le surcharger. De plus, les commandes s’identifient assez rapidement car ce qui concerne la boîte et le moteur est entouré d’orange. Il n’y a aucune touche raccourci pour les fonctions principales, ce qui allège l’accoudoir mais complexifie la navigation. De même, il n’y a pas trop de touches personnalisables, juste le nécessaire. Le joystick principal est très complet. Il regroupe un super mini-joystick avec deux commandes proportionnelles pour deux distributeurs. C’est la meilleure solution car contrairement aux pavés, il n’y a pas de risque d’erreur. Le terminal Datatronic 5 est tactile et peut aussi être piloté avec les quatre boutons et la molette situés sur le côté. L’affichage est très convivial mais nous avons été un peu gênés par la petite taille des caractères. La navigation est relativement intuitive, une fois qu’on a compris que toutes les fonctions se cachaient derrière le menu Burger (3 barres) en haut à droite. En fait, la navigation se rapproche plus de celle d’une appli que d’un terminal de tracteur. On y trouve d’ailleurs certaines fonctions utiles comme une calculatrice et un espace pour prendre des notes. L'ergonomie est assez épurée,avec un nombre limité de boutons et beaucoup de commandes sur le terminal. (© Gutner) MoteurLe bloc de 7,4 l AgcoPower affiche une puissance de 305 ch. L’accélérateur à main, hérité des générations précédentes, est un peu massif mais fait le job. Nous pouvons paramétrer deux régimes moteurs, A et B. Pour le premier l’activation se fait directement sur le joystick. Pour le B, inutile de chercher le bouton, nous devons l’affecter sur une touche paramétrable. Depuis le terminal nous pouvons ajuster la réactivité du moteur. Il est également possible de coupler un régime moteur à une vitesse cible. Le tout s’active en enclenchant la vitesse cible, une solution intéressante à la prise de force. Il est également possible de paramétrer un régime moteur minimum dès l’activation de certaines fonctions comme l’hydraulique ou la prise de force.TransmissionCe 8S est muni de la Dyna-VT, fournie par Agco et d’origine Fendt. Nous pouvons passer du joystick à la pédale pour la piloter, sans aucune manipulation. En revanche, elle conserve deux vitesses, I et II. Nous passons de l’une à l’autre avec un petit bouton sur le joystick. Le plus dur est encore d’identifier dans quel rapport nous sommes. L’info est bien affichée mais avec des très petits caractères dans l’écran du montant avant droit. La conduite au joystick est un classique. Nous pilotons la transmission en automatique mais il est possible de la passer en manuel depuis l’accoudoir. Deux vitesses cibles C1 et C2, sont paramétrables pour chaque plage. Nous avons donc quatre vitesses programmables. Nous les activons simplement depuis le joystick.Dans le menu de la transmission, le 8S offre nombreuses possibilités. Nous pouvons adapter indépendamment la réactivité de l’accélération et de la décélération selon trois niveaux. Il est aussi possible d’enregistrer une vitesse de démarrage, qui s’active dès le sens de marche sélectionné. Une fonction qui peut surprendre si le tracteur passe de main en main. Le superviseur de sous régime se paramètre selon deux modes : traction et prise de force. Dans les deux cas, nous enregistrons un pourcentage de chute de régime tolérée.Le 8S est un Massey Ferguson, en marche avant comme en arrière, nous pouvons faire avancer ou ralentir le tracteur avec l’inverseur. Le frein de parking se manifeste par un petit loquet qui verrouille l’inverseur. L'inverseur est le même que celui qui équipe l'ensemble des tracteurs Massey Ferguson depuis plus de 15 ans. (© C. Le Gall/GFA) RelevageLe relevage arrière possède une capacité de 10 t. Sa commande principale est uniquement présente sur le joystick, avec un bouton en forme de d’interrupteur. Il possède une position neutre appréciable pour stopper le mouvement. Mais avant de l’utiliser, il faut d’abord déverrouiller le relevage. Ce n’est pas un bouton ou une fonction dans le terminal mais une combinaison avec les commandes. Après avoir appuyé sur bas, haut et de nouveau bas, nous pouvons enfin bouger les bras inférieurs. De plus, ce bouton à bascule en plastique dur, manque clairement de souplesse.Le contrôle de profondeur est situé en plein milieu de l’accoudoir avec une molette disposée à plat. Un peu déroutante au début, elle se montre efficace avec une graduation claire et une mémorisation de position physique. Pour avoir une commande pas à pas, il faut se tourner vers l’une des rares commandes placées sur la console. Le reste des réglages auxiliaires se font dans l’écran, mais les menus manquent un peu de clarté. On bascule facilement du relevage avant à celui de derrière mais il faut trouver le bouton pour accéder au contrôle d’effort. Celui-ci s’ajuste uniquement dans le terminal.HydrauliqueLe circuit alimenté par une pompe de 205 l/min dessert deux distributeurs à l’avant et cinq à l’arrière. Ces derniers sont positionnés de part et d’autre du troisième point. Ils ne possèdent ni numéro ni couleur mais un autocollant placé plus haut nous informe sur leur ordre et donc leur numéro. L’accoudoir n’intègre que trois palettes de commandes. Nous pilotons les autres distributeurs depuis le petit levier en croix ou via une solution intéressante, un mini-joystick en croix placé dans le joystick multifonction. Tous sont proportionnels. Le menu dédié à l’hydraulique dans le terminal est ergonomique, clair et complet. Nous y visualisons tous nos distributeurs et il est assez simple d’ajuster les débits et les temporisations mais aussi les affectations de commandes. De plus, nous pouvons nommer chaque distributeur, par exemple selon sa fonction. Ce tableau récapitule les affectations des distributeurs ainsi que leurs débits et temporisations. Il est possible de nommer chaque distributeur, ici selon sa fonction. (© C. Le Gall/GFA) Prise de forceNotre 8S hérite de deux régimes, 540 E et 1 000 tr/min. La sélection s’effectue dans le terminal et nous activons la prise de force depuis l’accoudoir. Le bouton pour enclencher l’automatisme se situe juste à côté. Nous paramétrons ce mode depuis le terminal.PontL’activation du pont avant et le blocage du différentiel s’enclenchent depuis l’accoudoir avec pour chaque fonction, un mode auto et un mode permanent.EntretienLes radiateurs sont munis d’une trappe de chaque côté pour être soufflés. La jauge à huile moteur est accessible sans en démonter davantage. Le bouchon d’huile de transmission qui fait également office de jauge, est bien accessible et visible à l’arrière du tracteur. Le filtre d’habitacle installé sous la vitre arrière est un peu haut mais ne nécessite aucun outil pour y accéder. Le filtre à air moteur est logé en haut du bloc mais seule une partie s'ouvre pour retirer la cartouche. (© P. Denis/GFA) Paul Denis, Louis Duval, Corinne Le Gall et Pierre Peeters Au déchaumage (© Gutner) L’attelage du Cobra est un peu sportif car la visibilité sur les bras n’est pas optimale. Les distributeurs sont bien placés. En revanche, les prises pour le freinage pneumatique sont trop hautes. Une fois en cabine, nous réglons la profondeur de travail puis nous nous attaquons à l’hydraulique. La solution de personnalisation des distributeurs est un modèle du genre et la possibilité de nommer chaque fonction permet de changer de chauffeur rapidement et sans risque. Nous sélectionnons la plage I et commençons à travailler en pilotant au joystick. Nous enregistrons la vitesse C1 pour maintenir une allure de 10 km/h. Avec un droop réglé à 20 %, le tracteur travaille autour de 1 500 tr/min. Dès que les conditions se durcissent un peu et que le couple est sollicité, un bruit de grognement se fait entendre en cabine. Il nous dérange toutefois moins que le couinement du frottement plastique sur plastique des montants de la cabine.En fourrière, nous reprenons le contrôle à la pédale et nous sommes rapidement agacés par la commande du relevage, que nous bloquons souvent en position intermédiaire au lieu de haut ou bas. En revanche, nous apprécions la commande des distributeurs sur le joystick, précise et réactive. Le siège pivote bien sur le côté et avec l’espace en cabine, nous sommes particulièrement à l’aise pour travailler. L’enregistrement des séquences en bout de champs est simple et rapide. Il n’y a qu’une séquence pour les phases d’entrée et de sortie de la fourrière, séparées par une pause. Côté guidage, après un paramétrage sur le terminal du bas, nous déplaçons l’affichage sur celui du haut. La réalisation de la ligne A-B se fait sans difficulté et l’autoguidage s’engage directement sur le joystick. Les prises + des distributeurs et surtout les mains de branchement du circuit de freinage pneumatiques sont placées trop haut. (© Gutner) Au transport (© Gutner) Une fois notre benne attelée, il ne faut pas oublier de passer en gamme II pour avoir la plage de vitesse maximale. Nous programmons la commande de l’essieu sur le minijoystick. C’est ergonomique et un voyant nous indique clairement lorsqu’il est en position flottante. Depuis le joystick toujours, nous limitons notre vitesse maximale avec la molette. Nous conduisons à la pédale. Cette dernière, assez volumineuse et ancrée au sol à sa base, demande un petit temps d’adaptation. Sur notre parcours, la transmission est réactive et développe du frein moteur sans avoir à solliciter le joystick. Cet écran permet de régler facilement les affectations des différents distributeurs. (© C. Le Gall/GFA) Les plusJoystick avec beaucoup de fonctionsEspace en cabineMenu dédié à l’hydraulique clair et completLes moinsMains du branchement pneumatique trop hautesBruit de plastique en cabineCommandes du relevage sur le joystick