Le 6R hérite d’une ergonomie presque sans faute qui se combine à la qualité de finition de la marque pour donner un tracteur bien né.
C’est l’une des stars du marché français et c’est d’ailleurs le modèle le plus vendu dans l’hexagone pour John Deere. Voici le 6R 250, le plus gros modèle européen du tractoriste américain. C’est également le plus puissant de la série 6R, renouvelée fin 2021.Moteur : 6,8l DeerePuissance maximale : 275 chEmpattement : 2,9 mPTAC : 15 tCapacité du relevage arrière : 10,4 tCabinePour monter en cabine, le plus dur reste d’atteindre la poignée d’ouverture, située à plus d’1,90 m. À bord, l’habitacle est fidèle aux codes couleurs de la marque et la qualité de finition est au rendez-vous. Une fois dans le siège Grammer doté de la partie haute coulissante, nous abaissons le volant par une petite manette. Très épuré, seuls l’inverseur et les commodos de phares lui tiennent compagnie. Il est pourtant un peu dur à basculer dans la position de conduite. L’intégralité des commandes est présente sur l’accoudoir, désormais dominé par le terminal CommandCenter G5. Le tableau de bord numérique prend place dans le montant avant droit. Côté rangement, le 6R est pourvu d’un vrai bac fermé et réfrigéré, placé derrière le siège passager et donc accessible à tout moment. (© Gutner) ErgonomieLes commandes sont disposées sur un accoudoir aéré et bien organisé. Si dans l’ensemble elles sont bien regroupées, certaines comme l’hydraulique sont un peu plus éparpillées.Le gros point fort est le joystick CommandPro. Sa forme ergonomique est combinée à pas moins de 7 touches personnalisables sur lesquelles nous affectons une grande diversité de commandes. Elles sont divisées en deux catégories : les interrupteurs à bascule identifiés par une lettre, parfaits pour le relevage ou les distributeurs et les boutons portant un chiffre. Oui mais voilà, hormis les commandes dédiées à la transmission, le reste des touches n’est donc identifié que par un numéro ou une lettre. Attention donc dans le cas d’une utilisation à plusieurs chauffeurs. D’autres touches personnalisables, identifiées par un numéro sont également présentes et réparties sur l’accoudoir ou sur le levier hydraulique.En bout d’accoudoir, le nouveau terminal CommandCenter G5 conserve l’ergonomie efficace de l’ancienne génération. Nous pouvons entièrement créer notre écran de travail et chaque icône donne accès à son menu détaillé. En complément, des touches raccourcis prennent place au pied du terminal. Notre modèle hérite du moniteur étendu, un second écran fonctionnant de concert avec le premier. L'accoudoir muni de deux gros joysticks personnalisables, ne déborde pas de boutons. Les commandes sont ordonnées et claires. (© Gutner) Le CommandPro pilote la transmission. Pour le reste, il faudra passer par l'une de ses 7 touches personnalisables. (© Corinne Le Gall) MoteurLe bloc de 6,8 l maison affiche une puissance maximale de 275 ch. L’accélérateur à main est précis et bien placé. Juste en dessous, nous activons ou enregistrons l’une des deux mémorisations de régime moteur. Une troisième touche est dédiée à la butée haute de régime. Comme les mémorisations, tout est paramétrable dans le terminal.TransmissionDerrière l’AutoPowr de ce 6R se cache une transmission ZF. Notre modèle est muni du joystick à impulsion CommandPro, nous pilotons donc la boîte avec cette solution, ou à la pédale. Le passage de l’un à l’autre se fait directement. La conduite au joystick requiert quelques subtilités, comme maintenir la gâchette arrière au moment de partir. Une information que le terminal n’hésite pas à nous rappeler en cas d’oubli. Notre tracteur bénéficie de 2 vitesses cibles paramétrables. Nous les sélectionnons depuis le joystick et comme sur une certaine marque bavaroise, nous basculons le levier sur la droite pour les activer. Si toute ressemblance semble fortuite, l’inversion de sens se fait tout de même aussi en basculant le levier sur la gauche. Par contre John Deere se démarque pour les phases d’approche. En maintenant le levier vers la gauche, nous accédons à une seconde course en avant comme en arrière, délivrant une vitesse restreinte.En plus des 2 vitesses cibles, une vitesse maximale est paramétrable. Cette dernière est atteinte en poussant le joystick jusqu’au clic ou en accélérant au maximum. À l’inverse, en tirant le CommandPro jusqu’au clic, le tracteur aura pour objectif de s’arrêter. Une molette est présente sur le joystick pour paramétrer les différentes vitesses. L'agressivité de la boîte s'ajuste selon trois niveaux , directement sur le joystick. Ce régalge se répercute sur l'inverseur.Depuis le terminal nous pouvons choisir de conduire la transmission en mode Auto, Manuel ou bien Personnalisé. Ce dernier est un mode Auto dans lequel nous pouvons régler certains paramètres comme un régime moteur minimum lorsque l’on sollicite certaines fonctions, mais surtout le superviseur de sous régime. Nous pouvons laisser ce dernier en auto, ou l’ajuster en %, pour les applications avec et sans prise de force. Pour l’inversion de sens, en plus du CommandPro, ce 6R conserve la palette au volant assez ergonomique mais dépourvue de frein de parking. Ce dernier est en fait automatique. Il est possble de régler le superviseur de sous-régime en sélectionnant le mode personnalisé. RelevageLe relevage du 6R développe une capacité de 10,4 t. Un ressort bien pratique retient et accompagne le troisième point lors des phases d’attelage. La commande principale est toujours une palette identique à celles dédiées à l’hydraulique. Elle est ergonomique et permet le pas à pas. Nous pouvons aussi choisir d’actionner le relevage depuis le joystick. La molette de profondeur située le long de l’accoudoir est dépourvue de graduation. Une fois notre profondeur souhaitée atteinte, nous la mémorisons électroniquement avec la touche Set juste à côté.À l’usage, la vue du bargraphe dans le terminal aide à l’ergonomie. Il peut être mis en bonne place sur l’écran de travail. C’est d’ailleurs dans le menu dédié au relevage du terminal, que nous accédons aux différents réglages auxiliaires. Le contrôle d’effort, désactivé de base, donne accès lorsqu’il en marche, au contrôle de patinage. À l’avant, si le relevage est muni d’une prise Isobus et d’une prise hydraulique, cette dernière est dépourvue de commande extérieure. Le relevage est contrôlé avec une palette de type "bout des doigts". HydrauliqueLes 5 distributeurs arrières sont alimentés par une pompe de 195 l/min. Quatre sont placés à gauche du 3ème point hydraulique et un seul à droite. Les quatre sont horizontaux et un peu proches, ne facilitant pas le branchement avec de grosses poignées. En cabine, seulement trois palettes sont présentes pour piloter les distributeurs. Pour les autres, nous affectons les interrupteurs personnalisables du CommandPro, ou paramétrons le levier en croix doté d’une gâchette pour une 3ème fonction. Le tout est réalisé dans un menu dédié et c’est plutôt intuitif. Pour paramétrer nos distributeurs, nous passons dans le menu hydraulique où les possibilités sont grandes. Le levier en croix pilotant l'hydraulique intègre l'inverseur et des touches personnalisables. Prise de forceTrois régimes sont disponibles : 540 E, 1 000 et 1 000 E. Nous les sélectionnons depuis le terminal. L’activation se fait sur l’accoudoir. Fidèle à la marque, notre 6R est dépourvue d’un automatisme d’arrêt en fonction de la hauteur des bras de relevage. Pour résoudre, ce problème il faudra passer par une séquence de bout de champs.PontsL’enclenchement du pont avant comme le blocage du différentiel, reçoivent un bouton pour activer la fonction en permanence et un deuxième pour le mode automatique. Le tout est placé sur l’accoudoir.EntretienCertains radiateurs sont montés sur glissière pour faciliter leur nettoyage. L’accès au filtre à air est un modèle du genre. Il n’est pas sous le capot mais à gauche de la cabine et placée à hauteur d’homme. Pour accéder à la jauge à huile moteur, il est nécessaire d’ouvrir le capot puis de déverrouiller une petite trappe. Le filtre d’habitacle se trouve à l’arrière du tracteur. Nous y accédons par une simple poignée, sans monter sur le relevage. Le filtre d'habitacle est installé à côté du marchepied du tracteur. (© P. Denis) Paul Denis, Louis Duval, Corinne Le Gall et Pierre Peeters Au déchaumage (© Gutner) L’attelage du Cobra n’est pas une mince affaire car il est compliqué de voir les bras de relevage depuis la cabine. Une fois au volant, nous prenons un peu de temps pour personnaliser le joystick. Le relevage sera piloté avec le pouce et le chariot du Cobra avec l’index. Les autres fonctions hydrauliques sont affectées aux palettes et au levier en croix. Le temps de régler une vitesse cible de 10 km/h et c’est parti. D’un coup de joystick vers la droite, la vitesse s’active. Nous avons opté pour un superviseur de sous-régime automatique et constatons que le 6R tourne un peu haut, autour de 1 610 tr/min. Nous apprécions le siège qui pivote largement et surtout se met en position libre, un confort en fourrière. En revanche, nous ne sommes pas convaincus par le petit volant.Nous apprécions aussi moyennent la texture des touches du joystick, en plastique dur et qui tranche avec le confort du levier. Nous programmons une séquence pour baisser l’outil et une seconde pour le relever. Elles sont activées avec les boutons 1 et 2 sur l’accoudoir pendant que nous reprenons le contrôle de la boîte à la pédale. La programmation des séquences iTEC est un modèle de simplicité. Nous nommons d’ailleurs chaque séquence afin de la reprendre ultérieurement. Nous testons aussi l’apprentissage des séquences, qui les programme automatiquement pour nous, lorsque nous les avons réalisées plusieurs fois. Un bonheur. Le guidage est toujours aussi simple à paramétrer et toutes les activations s’effectuent dans l’écran. Une fois la ligne A-B réalisée, nous basculons l’affichage sur le second terminal. Le paramétrage des différentes touches des joysticks est plutôt simple. (© Corinne Le Gall) Au transport (© Gutner) Nous passons au transport et avant même de partir, l’attelage de la benne demande un peu de dextérité. Comme la plupart des protagonistes de cet essai, nous ne voyons pas le piton depuis le siège. Mais ici, il n’y a pas de rétroviseur pour nous assister. Le plus dur derrière nous, nous paramétrons l’essieu suiveur sur le joystick et choisissons de conduire à la pédale. D’un mouvement de molette, nous enregistrons une butée de vitesse à 35 km/h pour gagner en précision et en sécurité. Une fois lancé, notre 6R ronronne à 1 200 tr/min et le confort est au rendez-vous. Pour conserver du frein moteur en descente, nous devons tout de même tirer sur le joystick. La visibilité sur le relevage est faible mais celle sur le piton est inexistante. Les plusQualité de finitionJoystick ergonomique et paramétrableFiltre à air très accessibleLes moinsVue sur le relevage et l’attelage arrièreCommandes hydrauliques éparpilléesPas d’automatisme pour la prise de force