Tout en contraste, la Kverneland propose une architecture et des solutions différentes, avec en filigrane l’ADN d’une marque de charrue qui tente des choses sur son porte-étendard.
Parmi la grande offre de charrues proposée par Kverneland, nous avons devant nous la 2300 S Variomat. C’est le cœur de gamme du constructeur nordique. Présentée en 2021, la série 2300 est adaptée aux tracteurs de 200 ch, et déclinée de 3 à 5 corps. Elle reprend les grandes lignes des anciens modèles mais reçoit les dernières évolutions de la marque.STRUCTURELa 2300 S s’appuie sur un châssis non pas carré, mais rectangulaire, avec une poutre en 200 x 100. Elle intègre un entre corps de 100 cm et un dégagement sous bâti de 80 cm. Dès sa conception, cette charrue se différencie puisqu’elle ne reçoit pas de parallélogramme pour gérer le déport, mais un système de glissière. Munie de la solution TTS pour le transport, la tête d’attelage possède une structure un peu particulière. En effet, sa barre d’attelage se désolidarise du reste au transport. La tête d’attelage reçoit une fusée creuse, où passe l’intégralité des flexibles. Le tout forme un ensemble plutôt épuré.Les étançons de forme arrondie sont issus de la forge de l’usine. Au bout, les corps sont munis de versoirs cylindriques et de pointes réversibles. Les contre-seps installés sur notre modèle, sont assez courts, hormis pour le dernier corps qui reçoit un modèle plus long pour confectionner une meilleure muraille.Notre 2 300 S ne renie pas sa famille et intègre la sécurité non-stop mécanique à lames, propre à Kverneland. C’est la seule machine de notre test équipée d’une solution uniquement mécanique. Les corps sont montés sur 4 rotules, pour un dégagement dans les deux directions. Nous disposons du pack standard, doté de 6 lames précontraintes. Pour les conditions difficiles, il est possible d’ajouter des lames.La tête épurée facilite l’attelage. La barre dédiée aux bras inférieurs intègre des chappes alors que quatre trous sont prévus pour le troisième point. Nous prenons ensuite quelques instants pour brancher correctement les flexibles, dépourvus de poignées et dont les discrets repères ne facilitent pas vraiment leur identification.AU TRAVAILNous débutons les réglages par l’aplomb. La Kverneland reçoit une solution mécanique avec un pas de vis qui agit sur une cale. Nous ajustons ce dernier avec une poignée présente de chaque côté, sur le dessus de la tête d’attelage. Nous verrouillons la position en calant cette poignée dans son dispositif de blocage. Le pas de vis étant apparent, nous pouvons facilement le mesurer pour adapter le second côté.Le réglage du premier corps est hydraulique mais ici aussi, la 2 300 possède l’ADN de la marque. En effet c’est un système par glissière qui vient décaler toute la charrue.Nous n’avons pas eu à régler la ligne de traction, qui s’ajuste avec un tirant de type « troisième point ».Le réglage de la profondeur de travail est réalisé hydrauliquement avec la roue de jauge, qui pour une fois chez Kverneland, est en position centrale. La réglette de profondeur, dépourvue d’indication claire, requiert une certaine habitude. Le système de largeur variable hydraulique souffre un peu du même symptôme. Sa réglette de position est quelque peu noyée au milieu de la machine et manque de précision.Nous terminons avec l’ajustement des rasettes. Et ici, Kverneland marque un point ! Si nous devons tout de même nous munir d’une clé, le constructeur propose une solution simple et centralisée pour régler en une fois les deux rasettes d’un même corps. Une fois ces deux rasettes desserrées grâce à des molettes, nous actionnons le mécanisme placé au centre avec notre clé. Il va faire sortir ou rentrer les étançons. Il ne nous reste plus qu’à resserrer le tout. L’ensemble étant monté sur l’age grâce à une bride, il est également possible de le déplacer horizontalement.   Notre travail achevé, nous nous apprêtons à reprendre la route et découvrir un autre point fort de la 2 300 S : son comportement routier grâce au système TTS. Pour cela, nous basculons la charrue sur le dos en armant le loquet sur la tête d’attelage, puis verrouillons la roue de transport. Il faut ensuite libérer la barre de traction en enlevant deux axes, une fois la charrue levée. Nous terminons par le décrochage du troisième point lorsque la machine est reposée. Résultat, la charrue n’est plus solidaire du tracteur mais se comporte comme une remorque, tolérant un angle de 45 degrés.Si en pratique, la manipulation est un peu fastidieuse, le jeu en vaut la chandelle car sur la route c’est un vrai confort. Un avantage qui, au même titre que le réglage des rasettes, tranche un peu avec le reste de la machine, plus conventionnel.​​​PLUSComportement en mode transportRéglage des rasettes centraliséSimple à réglerMOINSRéglettes qui manquent de précisionComplexe à mettre en position transportDistributeurs hydrauliques sans repères ni magasin