Best-seller du marché français depuis dix ans, la VariMaster 153 propose des solutions distinctives et un grand nombre de réglages mécaniques, dont certains ne sont plus vraiment dans l’air du temps.
La VariMaster 153 est la déclinaison à largeur variable de la série Master 153. Elle est ici en dans une version 5 corps monobloc. C’est exactement le même modèle que la machine que nous avions testée en 2014. Peu d’évolutions sont donc à noter. Cette charrue est fabriquée dans l’usine historique Huard, à Châteaubriant (Loire-Atlantique) et c’est l’un des modèles les plus vendus en France. La VariMaster 153 est adaptée à des tracteurs dont la puissance peut atteindre 270 ch.STRUCTURECette charrue se distingue avec une conception assez originale. Le dispositif de largeur variable est complètement intégré dans la poutre ainsi que dans le caisson collé à cette dernière. La 153 affiche ainsi un design épuré. Des bouchons d’accès sont toutefois disposés tout le long de la poutre afin d’intervenir sur la tringlerie en cas de problème.Elle est munie d’une poutre en 150 x 150 mm et possède un entre-corps de 96 cm pour un dégagement sous bâti de 80 cm. La tête d’attelage, fidèle à la marque, est mécano soudée et reçoit une barre coupleur détachable pour les bras inférieurs. Son support peut d’ailleurs être adapté en hauteur, en fonction de la taille du tracteur. Pour notre troisième point, pas moins de 4 positions, dont deux trous oblongs, sont prévues. La tête de la 153 dispose d’une fusée creuse de 120 mm de diamètre, où passent l’ensemble des flexibles. La tête d’attelage intègre un coffre de rangement, fermé par un couvercle en métal. À l’intérieur se trouvent notamment des boulons de remplacement.La bielle placée derrière l’attelage est mécanosoudée en H avec des parties supérieures et inférieures monoblocs. Les étançons sont des pièces moulées, soudés sur l’age. Ce dernier comprend la sécurité non-stop hydraulique. Les versoirs sont hélicocylindriques. Les socs de 16 pouces s’équipent de pointes Olympic réversibles. Le contre-sep est large et lui aussi réversible. Les pièces d’usure sont rechargées au carbure.La roue de jauge est bridée sur la poutre et dispose d’un amortisseur de chute pour réduire les mouvements brusques lors du retournement. Cette roue en 690 x 320 est équipée d’un décrotteur en standard.La sécurité est non-stop hydraulique. La pression de déclenchement est identique sur tous les corps et peut être ajustée de 90 à 150 bars, ce qui représente un effort à la pointe de 600 à 1 500 kg.AU TRAVAILEn arrivant dans la parcelle, nous commençons par ajuster la largeur variable avec un distributeur. Nous visualisons la largeur sur une réglette autocollante placée sur le vérin. La réglette est graduée en pouces. Nous passons ensuite au réglage de l’aplomb. Kuhn propose l’un des dispositifs les plus rustiques du comparatif. L’opération s’effectue au moyen de deux butées à tige filetées. La manivelle se trouve dans la partie basse de la tête d’attelage, ce qui oblige à se pencher sous la charrue. En revanche, on peut mesurer la longueur de tige sur la partie supérieure pour reporter le réglage.Nous poursuivons les réglages avec la largeur du premier corps. Le vérin qui ajuste ce paramètre est combiné à celui du dévers. Kuhn est le seul à proposer cette solution.Il y a tout de même un réglage mécanique avec trois positions pour adapter la charrue à la voie du tracteur. Néanmoins, il s’ajuste lors de l’achat de la charrue et il ne doit pas être modifié au travail. Sur la roue de jauge mécanique, le réglage de la profondeur de travail n’a pas changé depuis notre comparatif de 2014. Nous ajustons la longueur d’une tige filetée dont la tête en V vient en butée sur le support de la roue. Cette vis s’allonge par demi-tour. Une fois la profondeur satisfaisante obtenue, il faut reproduire le réglage sur la seconde vis, pour l’autre côté. (© Cedric FAIMALI/GFA) Avant de commencer le labour, nous réalisons un dernier ajustement en modifiant la hauteur des rasettes. Il faut pour cela s’armer d’une clé pour desserrer un boulon puis déplacer la rasette sur son étançon en resserrant le boulon dans un pré-trou de réglage. C’est une solution nettement plus confortable que les dispositifs à bride qui nécessitent de supporter le poids la rasette d’une main.La roue de jauge n’est pas combinée, il n’y a donc pas de position pour le transport. Même si les heures de gloires de ce best-seller du marché français sont un peu derrière elle et plusieurs de ses solutions techniques sont passées de mode, elle réalise toujours un labour à la hauteur de sa réputation.LES PLUSTête d’attelage avec ses possibilités de rangementNombreuses pièces réversiblesEnsemble net grâce au carénage intégralLES MOINSDeux réglages pour la profondeurRéglage de l’aplombDéport et dévers combinés