Cheffe d'exploitation depuis 1999, non issue du monde agricole, Cécile Malvaux n’a cessé de s’investir pour soutenir l’élevage.
« J’ai toujours aimé être au contact de la nature et des animaux », se souvient Cécile Malvaux. Née à Paris, rien ne la prédestinait à devenir agricultrice. Ses nombreux étés passés dans les Ardennes et sa rencontre avec Frédéric, fils d’agriculteur, lui ont ouvert les portes d’un milieu qu’elle qualifie de passionnant. Après l’obtention d’un BPREA (1), c’est en 1999, lorsque sonbeau-père prend sa retraite, qu’elle quitte son poste d’enseignante en comptabilité et gestion des entreprises dans un lycée professionnel pour s’installer sur l’exploitation familiale de polyculture-élevage, située à Sugny dans les Ardennes. « J’ai acheté 50 % des parts de la ferme et je suis devenue co-gérante, explique l’agricultrice de 57 ans. Mon mari et mon beau- père m’ont tout de suite fait confiance en me laissant gérer l’élevage et l’administratif. » Cécile estime que cette considération d'égal à égal était « une condition non négociable » pour qu’elle s’installe. Une détermination sans faille. D'emblée, Cécile fait face aux conséquences de la crise de la vache folle avec des cours qui s’effondrent. Elle se lance dans la vente directe avec un autre éleveur. En parallèle, elle entre au conseil d’administration du GDS (2) des Ardennes, alors uniquement composé d’hommes. Elle en sera ensuite la présidente pendant neuf ans. « Au cours de mon mandat, la tuberculose bovine a touché plusieurs élevages du département. Il a fallu accompagner les éleveurs et se battre pour que l’abattage sélectif remplace l’abattage total des troupeaux », se remémore-t-elle avec émotion. Elle a ensuite été à la tête du GDS du Grand-Est avec un autre dossier brûlant à gérer : celui de la peste porcine africaine. « J’ai défendu ces dossiers avec une détermination sans faille et une approche peut-être un peu différente parce que j’étais une femme. Je n’ai jamais eu l’ambition de prendre des responsabilités. On est venu me chercher, c’est une belle reconnaissance. » Depuis qu’elle a rendu son tablier de présidente, l’éleveuse n’en reste pas moins active. Un atelier de transformation à la ferme a été créé en 2021, au moment de l’installation de son gendre Cédric. Cécile reste engagée dans des associations de son territoire, coprésidente des concours charolais et impliquée dans l’évolution du drive fermier de son secteur. (1) Brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole (2) Groupement de défense sanitaire   Elle propose Une évolution des mentalités « Le temps où certaines personnes ne voulaient pas m’acheter d’animaux parce que la génétique de notre troupeau était gérée par une femme, me paraît loin aujourd’hui. Si les mentalités ont évolué, il reste encore du chemin, estime Cécile Malvaux. J’ai eu le sentiment, à certains moments de ma carrière, de devoir faire doublement mes preuves parce que j’étais une femme. »   Crédits photos Bertille Quantinet - Tous droits réservé