Les EPI (équipements de protection individuelle) ne sont pas seulement réservés à la protection des risques chimiques. Ils sont également prévus pour prévenir des risques mécaniques. Présente dans toutes les exploitations, la tronçonneuse reste un outil dangereux, nécessitant un grand nombre de précautions à prendre et un équipement spécifique afin de travailler en toute sécurité.

Dédié avant tout aux professionnels du bois, il existe une panoplie complète d’EPI, adaptés et solides pour éviter tout risque de coupure. Ils sont classés de différentes manières, selon leur résistance, ainsi qu’en fonction de leur design (pourcentage et surface du vêtement résistant à la coupure). Ils font partie des EPI de catégorie II.

Un dispositif anti-coupure constitué de fibres résistantes

Pour faire face aux coupures, ces EPI sont constitués de fibres très résistantes, tressées en couches alternées. Dans le cas où la lame rencontre le vêtement, elles stoppent immédiatement la machine. Attention, dès le premier contact avec une tronçonneuse, l’EPI n’assure plus son rôle et doit être changé pour un autre neuf.

Les EPI anti-coupure sont classés selon quatre classes. Chacune correspond à une résistance en fonction de la vitesse d’avancement de la chaîne de la tronçonneuse en mètre par seconde : classe 0 : 16 m/s, classe 1 : 20 m/s, classe 2 : 24 m/s, classe 3 : 28 m/s.

Plusieurs designs d’EPI sont proposés par les constructeurs. Les pantalons sont ainsi rangés selon trois types. Le type A assure une protection à 180° sur la face avant de chaque jambe, plus 5 cm de rebord à l’intérieur de la jambe droite, et 5 cm à l’extérieur de la jambe gauche. Le type B reprend les caractéristiques du type A avec une surface de protection supplémentaire de 5 cm à l’intérieur de la jambe gauche. Enfin, le type C couvre chaque jambe à 360°. De plus, la protection doit commencer au maximum à 5 cm du bas de la jambe, et s’arrêter au minimum à 20 cm au-dessus de l’entrejambe sur la face avant. Notons que les pantalons sont au minimum classés 1 dans leur résistance à la coupure.

Quant aux gants, EPI indispensables à tout travail manuel à risques, ils sont disponibles avec une surface anti-coupure. Il existe une offre de plusieurs designs.

Pour la version A, la surface de protection anti-coupure doit couvrir le dos de la main sur 110 mm de largeur par 120 mm de hauteur minimum. Le design B reprend les caractéristiques du A, avec en plus une protection sur les quatre doigts. La surface protectrice est, cette fois-ci, de 110 mm de largeur par 190 mm de hauteur.

Pour ceux qui ne font aucun compromis avec leur sécurité, des vestes sont également normalisées afin de parer au risque de coupure. La réglementation prévoit une surface de protection sur les bras, les épaules ainsi que la poitrine. En outre, la face avant des manches doit être protégée au minimum à 80 %, et la surface non-protégée ne peut pas excéder 70 mm en bas des manches.

Prévenir les risques auditifs, oculaires et pour les pieds

En dehors de sa capacité à couper, la tronçonneuse broie et projette des débris. Il est donc essentiel de se protéger les yeux avec des lunettes ou un masque. Par ailleurs, un casque antibruit ou des bouchons d’oreilles seront nécessaires pour s’assurer une protection auditive et, par conséquent, des journées de travail confortables.

Les chaussures de sécurité, équipement obligatoire dans une exploitation, font égalementpartie de la panoplie. Elles peuvent intégrer une protection anti-coupure. Notons que pour être certifiées, ce sont forcément des chaussures de sécurité répondant à la norme EN ISO 17249. D’autre part, des guêtres normalisées, qui couvrent complètement la cheville, peuvent être ajoutées. Leur hauteur minimale est de 200 mm.

Rappelons que ces EPI, bien que normalisés, ne remplaceront pas une formation adéquate à cet outil dangereux. Son utilisation demandera votre entière prudence. Pierre Peeters