Le 2 mars 2017, la Commission européenne a rendu public un nouveau rapport sur la gestion des risques dans le secteur laitier, et sur l’apport des outils financiers, comme les marchés à terme. « Le prix du lait à la ferme, et ceux des produits laitiers ont connu une volatilité exacerbée depuis 2007, c’est-à-dire bien avant la fin des quotas laitiers en avril 2015, constate le rapport. Cela s’est déroulé à la suite de la réduction des prix d’intervention introduite dans la réforme de la Pac en 2003. »
Se couvrir pour limiter les pertes
Pour pallier les risques liés à la volatilité, la Commission européenne a voulu étudier l’intérêt de se couvrir sur les marchés à terme. Pour cela, elle a testé trois exemples et plusieurs scénarios pour aboutir aux conclusions suivantes :
- Les outils financiers, comme les contrats à terme ou les options peuvent réellement contribuer à réduire les risques pour les éleveurs et industriels laitiers, en particulier en ces temps caractérisés par une forte volatilité et bas prix ;
- Des marchés réservés au secteur laitier ont récemment fait leur apparition en Europe. Les volumes concernés sont faibles mais ils attirent de plus en plus l’attention.
Encore des obstacles
Plusieurs limites pourraient affecter le développement de l’utilisation des marchés à terme et options :
- Les produits laitiers sont très diversifiés, contrairement aux céréales ;
- La liquidité des marchés reste faible ;
- Beaucoup de connaissances sont nécessaires à leur utilisation, et le secteur en est particulièrement dépourvu.
« Beaucoup de ces problèmes sont déjà (ou sur la bonne voie pour) être résolus, ou leurs impacts réduits », assure le rapport. Mais là-dessus, la Commission européenne ne s’étend pas davantage. « Du côté de la production, les coopératives et Organisations de producteurs (OP), pourraient jouer un rôle crucial, centralisant les couvertures pour réduire la charge de travail des agriculteurs », conclut-elle.