« En achetant les poulains sevrés 2,20 €/kg vif, nous espérons séduire de nouveaux éleveurs et tirer la production vers le haut, explique Leila Martins, responsable du développement de projets chez Equid’Export. En revanche, nous ne prenons que des races de trait français. » Cette structure, filiale commerciale de la Sfet (1), se positionne sur différents marchés, notamment l’exportation d’animaux vivants vers le Japon. « Nous avons des accords commerciaux, reprend la responsable. Il faut des animaux indemnes de piroplasmose et il y a un protocole scrupuleux à respecter, dont cinq mois et demi de quarantaine. »

Vente directe

La vente directe se développe également, grâce au bouche-à-oreille. L’Association des éleveurs de chevaux de la Nouvelle-Aquitaine s’est investie dans le projet en achetant une camionnette réfrigérée pour livrer une dizaine de points-relais. La viande, conditionnée sous vide, est vendue par colis de 2,5 à 5 kg avec des prix oscillants de 12 à 16 €/kg. « Après un an de fonctionnement, nous possédons un fichier de deux cents clients avec un rythme de vente d’environ un poulain toutes les trois semaines », souligne Leila Martins.

 

Tous les poulains achetés dans le Sud-Ouest, essentiellement dans les Pyrénées, se retrouvent désormais chez Jean-Michel Doumenjou, à Morlaàs (Pyrénées-Atlantiques). Cet ex-éleveur laitier a réaménagé ses bâtiments en centre d’engraissement. « J’ai juste ajouté des barrières pour cloisonner les chevaux par box de vingt ou dix et l’ai installé des abreuvoirs plus adaptés », explique-t-il. Les premiers poulains sont arrivés en novembre 2016.

« Dociles et joueurs »

« Il faut pailler et distribuer l’aliment deux fois par jour, avec foin à volonté, poursuit l’éleveur. Je compte une heure matin et soir pour m’occuper des 70 chevaux actuellement sur le site. C’est plutôt agréable, car ce sont des animaux très dociles et joueurs. » En retour, l’association Equid’Export loue les bâtiments (2 €/m²/an), fournit les intrants et rémunère la prestation 15 € par cheval et par mois. La structure de Jean-Michel Doumenjou peut recevoir jusqu’à 250 chevaux. Depuis un an, Equid’Export a deux autres centres d’engraissement du même type dans la Mayenne.

(1) Société française des équidés de travail.