Antoine Bertaud, 20 ans, est apprenti dans une exploitation ovine. Sans entourage agricole, il a pourtant rapidement attrapé le virus de l’élevage.
À 20 ans, Antoine Bertaud est un jeune homme passionné par l’élevage ovin. Il habite à Legé, une commune rurale située en Loire-Atlantique, à la frontière de la Vendée. S’il n’est pas né dans une famille d’agriculteurs, il a découvert tôt le monde agricole grâce à ses voisins éleveurs. « Ils avaient une grosse ferme en élevage porcin et j’allais leur donner un coup de main tous les étés, raconte Antoine. C’est parti de là et depuis je suis resté dedans. J’ai toujours aimé le milieu agricole. »Une formation solideSes stages de 4e et de 3e, réalisés en exploitation agricole, ont confirmé son choix. « J’ai été dans une exploitation ovine pas très loin de chez moi et ça m’a tout de suite plu. Je me suis tourné vers le mouton parce que je n’ai pas d’affinité avec les vaches, j’en ai peur. Le mouton est un petit ruminant qui se travaille assez facilement et avec un bon contact », confie-t-il.Après un CAP agricole, Antoine Bertaud a poursuivi ses études en brevet professionnel de responsable d’entreprise agricole (BPREA) dans le but d’acquérir des compétences en gestion d’exploitation. Depuis septembre 2024, le futur éleveur est en formation pour obtenir son certificat de spécialisation en conduite d’élevage ovin (CS).Pendant un an, Antoine suit cette formation en alternance entre le lycée agricole Nature de La Roche-sur-Yon (Vendée) et une ferme où il travaille depuis trois ans en tant qu’apprenti. Cette exploitation, proche de chez lui, compte environ 500 ovins de race charmoise. « C’est une race peu commune chez nous, mais c’est une bonne race, intéressante à travailler. » (© Antoine Bertaud) L’apprentissage lui permet aussi de se confronter à la réalité du terrain. Antoine le concède, « en ce moment c’est un peu plus compliqué. L’élevage où je travaille n’a pas encore été touché par la FCO (fièvre catarrhale ovine), je touche du bois ! » À cela s’ajoutent des conditions météorologiques difficiles, marquées par de fortes pluies. « On fait avec, on n’a pas trop le choix. »Sur un pied d’égalitéLe lycée agricole dispose d’un élevage ovin, un vrai plus pour les élèves et notamment ceux qui ne sont pas issus du milieu agricole. Le troupeau de plus de 300 têtes permet de se familiariser avec les animaux. « Certains élèves sont en reconversion, explique Antoine. Ils savent ce que c’est un mouton mais sans plus. La ferme du lycée permet de manipuler les animaux, d’effectuer des travaux pratiques. » Antoine se forme pour obtenir un certificat de spécialisation en élevage ovin (© Antoine Bertaud) En tant que Nima, « je n’ai pas du tout rencontré de difficulté, souligne Antoine. Mes camarades avaient peut-être de la famille dans l’agriculture, mais travailler dans une autre exploitation que celle de ses parents, ce n’est pas du tout le même boulot. Au final, on commence quasiment sur un pied d’égalité. »Une fois sa formation terminée, Antoine Bertaud souhaite devenir salarié agricole : « J’ai trouvé une ferme qui pourrait m’engager. Avoir une exploitation, c’est pas mal de contraintes, donc je verrai par la suite. Je me suis toujours dit que si un jour j’ai l’occasion de récupérer une exploitation, pourquoi pas. Mais pas dans l’immédiat. »Comment financer sa formation ?Hormis l’autofinancement, des dispositifs permettent de financer sa formation d’agriculteur. Le Compte personnel de formation (CPF) en est un. Il prend uniquement en charge le coût pédagogique. Les demandeurs inscrits à France travail (ex-Pôle emploi) peuvent également mobiliser leur CPF. Certaines régions proposent aussi des aides spécifiques pour former des agriculteurs. Les chambres d’agriculture peuvent orienter sur les dispositifs de financement possibles.