En mars 2022, Pauline, salariée du Gaec des Prouveries à Laubrières (Mayenne), s’est tordu la cheville dans la salle de traite. Reconduit, son arrêt de travail a finalement duré un mois. « Bien sûr, nous avons réorganisé les travaux d’astreinte mais le fonctionnement de l’exploitation n’a pas été déstabilisé, ce qui aurait pu tout à fait être le cas si nous n’avions eu qu’une seule salariée », expliquent aujourd’hui Isabelle et Florent Renaudier, associés du groupement.

25 et 32 heures par semaine

Sur 105 ha, à Laubrières dans le sud-ouest de la Mayenne, le Gaec des Prouveries produit des volailles sous label (Duc de Mayenne) et 970 000 litres de lait, livrés à Lactalis. Le groupement emploie un apprenti, Stan, âgé de 16 ans et deux salariées à temps partiel : Pauline et Ilona.

 

La première a été recrutée en 2013 sur une base hebdomadaire de 17h30. « Aujourd’hui, je suis à 25 heures par semaine », précise la jeune femme de 28 ans, titulaire d’un bac pro CGEA. De son côté, Ilona, venue du monde hippique, est arrivée en août 2021. D’abord à mi-temps, elle est depuis passée à 32 heures par semaine.

Une journée en commun

Au quotidien, les deux salariées se concentrent principalement sur la traite et les soins aux animaux mais elles ne travaillent pas ensemble. L’une est présente le matin — de 5h30 à 12h30 — ; l’autre l’après-midi, à partir de 15h30. « Il y a deux exceptions à cette organisation », précise Florent Renaudier. De fait, un samedi (ou un dimanche) par trimestre, les deux jeunes femmes travaillent ensemble. Il en va de même chaque mercredi.

 

« Cette journée commune permet de mieux se connaître, d’apprendre à travailler ensemble et surtout de la même manière. Dans un élevage, avoir la même méthode de travail est quelque chose d’essentiel ! » Au-delà, le mercredi est aussi l’occasion pour les employeurs d’aborder, autour d’un café, d’autres sujets. Celui des congés par exemple mais aussi, comme récemment, l’ouverture d’un compte d’épargne entreprise, un système d’épargne collectif mis en place dans certaines entreprises.

Réfléchir à de nouveaux outils

Un tableau pour les vaches qui ont vêlé, un autre pour les veaux… Isabelle et Florent Renaudier ont déjà mis en place plusieurs outils qui permettent à tous ceux qui interviennent sur les animaux – eux comme leurs salariés — de s’y retrouver. « Pour autant, il reste à faire ! » pointe Isabelle. En perspective, la mise en place d’un tableau affecté aux travaux d’astreinte, « pour savoir précisément qui fait quoi et quel jour ».

 

Et en parallèle, une réflexion autour de la transmission des consignes. « Pauline et Ilona n’ont pas le réflexe de noter ; il y a sûrement un effet de génération à ce niveau ! Mais de fait, il faut répéter les consignes et cela représente une certaine charge mentale. Le carnet peut être une solution ; nous pensons aussi à un groupe WhatsApp. »