Recommandations
Prévenir les risques sanitaires lors des mouvements de bovins
réservé aux abonnés
- règlement sanitaire
- bovin
- vache laitière
- BVD
- IBR
- tuberculose bovine
- paratuberculose
- leucose
- brucellose

Pour acheter ou vendre un animal auprès d’un autre élevage, quelques règles sont à respecter afin d’éviter de mauvaises surprises.
«En France, le contexte sanitaire est globalement bon. Le principal risque d’introduction de maladies chez les bovins réside dans les mouvements d’animaux », explique Marie Conradt, correspondante technique veille sanitaire au GDS de Bretagne. Il s’agit en particulier des bovins sortant d’un élevage pour en rejoindre un autre. « Dans ce cadre, trois parties sont concernées : le cheptel vendeur, le transporteur, et le cheptel acheteur (ou introducteur) », précise Thierry Le Falher, responsable de la veille et de la maîtrise sanitaire au GDS de Bretagne.
S’informer du statut sanitaire du cheptel
Pour réussir cette transaction, il est indispensable de s’enquérir du bon état sanitaire du cheptel vendeur. « Pour la brucellose, la leucose, la tuberculose et l’IBR, les qualifications sont obligatoires pour vendre, poursuit Thierry Le Falher. Elles découlent de la réalisation de la prophylaxie annuelle. Lors d’un mouvement, les analyses ne sont obligatoires que si le transport est non sécurisé pour l’IBR, ou s’il dure plus de six jours pour la brucellose. » S’agissant de la BVD, « un plan national d’éradication est en cours. La maladie n’est pas réglementée, mais elle est en passe de l’être. Il est donc pertinent de la considérer comme telle, et de demander une analyse ». Le spécialiste juge nécessaire de se procurer des garanties complémentaires à la réglementation auprès du cheptel vendeur, « notamment pour la paratuberculose et la néosporose ». Le financement de ces analyses peut faire l’objet d’un accord sur le prix de vente des animaux. « Il est aussi utile de rédiger un billet de garantie conventionnelle (lire l’encadré) pour sécuriser la vente », souligne Marie Conradt.
Ces vérifications permettent de renforcer la sécurité du transport, « de façon que les animaux arrivent dans le cheptel acheteur avec une probabilité la plus forte possible d’être indemnes de toute maladie », indique Thierry Le Falher. Idéalement, le trajet doit être direct, avec un véhicule nettoyé et désinfecté après chaque transport. « Il est également bon de contrôler que des animaux qualifiés et non qualifiés ne sont pas mis en contact », conseille le spécialiste.
Prévoir une quarantaine
L’arrivée dans le cheptel introducteur doit être anticipée, en prévoyant notamment le circuit d’accès à la quarantaine. Avant la sortie du camion, il est d’usage de vérifier l’identification des bovins et les documents sanitaires, puis d’apprécier l’état général des bêtes.
La quarantaine doit être réalisée le plus loin possible des bâtiments d’élevage, et durer au minimum une dizaine de jours, de manière à observer les signes cliniques d’une éventuelle maladie. « Pour des vaches en lactation, l’idéal serait de traire à part, puis de remettre l’animal en quarantaine, rapporte Marie Conradt. Mais cela s’avère souvent impossible. D’où l’importance d’acheter des bovins de cheptels qualifiés avec des garanties additionnelles et de bénéficier d’un transport direct. »
Pour éviter les contaminations croisées, quelques règles de biosécurité sont également à respecter. « Il est essentiel de regrouper les bovins par classe d’âge, appuie Thierry Le Falher. Il est par ailleurs important de nettement séparer les animaux reproducteurs du cheptel en engraissement. Enfin, l’idéal est d’employer pour chaque atelier du matériel et des tenues spécifiques. »
« Pour éviter tout malentendu, un billet de garantie conventionnelle peut être rédigé de manière volontaire entre le vendeur et l’acheteur de bovins. Il permet de choisir d’un commun accord les maladies recherchées et la méthode d’analyse retenue », expose Marie Conradt. Ce billet indique également les conséquences en cas de résultat positif ou douteux. Par exemple, l’acheteur peut s’engager à réaliser des analyses pour certaines maladies. En cas de résultat défavorable, le vendeur doit en retour reprendre et rembourser les animaux.
Le billet de garantie conventionnelle doit être rédigé en deux exemplaires conservés par chacune des parties.