Il y a 5 ans, Julien a repris l'exploitation familiale installée sur la commune de Lacapelle-Viescamp dans le Cantal. "Mon élevage est divisé en deux troupeaux. Le premier se compose de 28 vaches laitières, traites matin et soir. Elles changent de pâtures toutes les 24 h. Le second comprend 60 allaitantes de race salers, qui sont dans mes pâtures les plus éloignées et tournent toutes les semaines dans des parcs de 2 ha", décrit l'éleveur.

L'année dernière, Julien a choisi d'acheter pour ses jeunes Salers, un nourrisseur à veaux de marque Satene, combinant une trémie de 800 kg pour l’aliment et un râtelier qui peut accueillir une balle de foin. Pour éviter que les mères n'y accèdent, deux barrières se déploient de part et d'autre, et ne laissent passer que les petits animaux. Avant d'investir dans cette solution, le chef d'exploitation se servait d'un nourrisseur simple. Il passait alors plus de temps à le bouger ou le ravitailler.

Le combiné est utilisé pendant les périodes de sevrage. Chez Julien, elles sont au nombre de deux, l’une en juillet et l’autre en décembre. "Malheureusement, cette solution combinée s'est révélée trop lourde pour être manipulée avec les fourches à palettes de mes petits tracteurs. J'ai donc entrepris de fabriquer un châssis roulant pour la déplacer avec tous mes tracteurs", explique l'agriculteur.

Un châssis de bétaillère

© P. Denis/GFA - Le nourrisseur est monté sur roues. Il est déplacé une fois par semaine pour être changer de pâture.

Ce châssis maison, reprend le principe de fonctionnement d’un plateau pose à terre. À l’avant, il est composé d’un timon conçu par l’éleveur. Au centre, un cadre accueille le combiné et à l’arrière, un essieu monté sur vérins lève l’ensemble. "Pour fabriquer le châssis, la première étape fut la recherche d'une base, j'ai eu la chance de tomber sur une bétaillère d'occasion vendue sur internet. J’ai enlevé la caisse et gardé l'essieu et le châssis. Ensuite, j'ai pris les côtes du nourrisseur pour créer un berceau dans lequel il puisse le loger" révèle Julien. Le châssis a d'ailleur dû être rallongé et renforcé pour supporter le nourrisseur. L'essieu a été raccourci en largeur et déplacé à l’arrière. Deux vérins ont été ajoutés pour baisser ou relever l'essieu et donc l'ensemble. L'attelage fait maison se monte sur une barre à trou, installée sur les bras de relevage d'un tracteur.

© P. Denis/GFA - Les barrières arrondies sont montées sur es lumières pour s'escamoter rapidement si une bête se coince une corne dedans.

"J'ai fabriqué un système de protection pour les vérins, avec deux pièces métalliques arrondies, provenant d'un ancien râtelier. Elles sont montées sur des lumières, pour être démonté rapidement si un animal se coince dedans. La construction s'est étalée sur 1 an et a coûté 100 € d'acier, 100 € de flexible, 50 € de vérins et 100 € pour la peinture et les accessoires. À cela, il faut ajouter 150 € pour la bétaillère et retirer 350 € pour la revente de la caisse.

Une économie de paille

Chaque semaine, Julien ravitaille son nourrisseur en même temps qu’il change ses bêtes de pré. Avec cet outil semi-porté, l’éleveur n'a qu'à baisser l’essieu et replier les barrières, pour le changer de parcelle, à vide comme à charge. « J’installe le nourrisseur 2 mois avant de faire rentrer les veaux au bâtiment, pour commencer à les habituer à manger du foin. Un mois avant, je réduis les volumes d’aliment, mais généralement, ils se nourrissent déjà majoritairement de foin. En leur apportant de la nourriture directement dans la pâture, mon but est de les faire rentrer avec un poids situé entre 400 et 450 kg. De plus, mes jeunes bêtes restent moins longtemps en bâtiment et j'économise donc de la paille", indique Julien.