En attendant de reprendre la ferme familiale, Amaury Mangot est mécanicien chez un concessionnaire. Sur son temps libre, il travaille déjà avec son père Xavier, sur l'exploitation de polyculture-élevage située à Talmas dans la Somme. Elle comprend 100 hectares de cultures avec 40 mères en blonde d’Aquitaine.
« Depuis l’obligation d’implanter des couverts végétaux, nous les semions avec un semoir classique ou à la volée. La première solution nécessitait un ou plusieurs passages de déchaumeurs tandis qu'avec la seconde, la levée était très irrégulière », indique Amaury. Il a donc choisi de fabriquer un semoir TCS pour résoudre ces problèmes.

Sur la base d’un déchaumeur
Afin de répondre aux différents contraintes, Amaury a décidé de concevoir un semoir basé sur un déchaumeur Bonnel 3,30 m, acheté, et qu'il utilisera avec un voisin. « En étant deux à utiliser la machine, il est possible de faire plus d'essais », précise Amaury. Sur le déchaumeur, il a gardé le châssis et les dents en queue de cochon qui vibrent bien. Il a monté des pointes et des descentes Guilbart. Pour s'adapter au semis direct, des pointes en carbures ont été ajoutées. Comme il n’y a pas de pierres dans ses terres, les dents ne risquent pas de casser. Amaury n'a pas eu à mettre de traceurs sur sa machine car son tracteur est équipé d’un système d’autoguidage.
« Au début, je comptais mettre un élément croskillette derrière chaque dent, mais c'était trop lourd. J’ai donc dans un premier temps essayé de mettre une simple chaîne derrière les dents mais je me suis aperçu que ça n’était pas l’idéal. » Finalement, Amaury a monté deux rouleaux à pneu qui proviennent d'un semoir de petits pois. Ils sont utilisés en position flottante et servent à rappuyer, refermer, homogénéiser le semis, tout en évitant la formation d’une croûte. Pour la trémie et la distribution, l’agriculteur a repris le système d'un semoir Nodet. Il est relié à la roue d’origine par un cardan afin qu’elle suive le sol. L’écartement entre dent n’est pas fixe car ce point-là est encore en phase d’essai, même si l’idée de base, est d'avoir un écartement moyen de 17 cm entre rang. Pour gérer la profondeur de semis, deux roues réglables en acier sont installées de part et d'autre du semoir.

Un outil toujours en développement
« Lors de la première année, j’ai implanté environ 50 hectares de couverts avec ma réalisation. Ça m’a permis de le tester dans plusieurs conditions. J’ai également pu voir les premiers soucis apparaître. Par exemple, lorsque je sème dans les parties déjà travaillées, certaines descentes ont tendance à bourrer. C’est dû à la terre ameublie qui remonte et bouche les descentes.
Ça n’est pas un problème en soi car seuls les passages de traitements sont déchaumés. J’ai eu aussi des problèmes de vibrations. Certains tuyaux bougent beaucoup et arrivent parfois à se décrocher » décrit Amaury. Il estime à 70-80 h le temps de fabrication. Pour régler les problèmes et continuer à améliorer sa réalisation, il va encore y consacrer du temps. « Avec cet outil, on a trouvé notre base de travail qui va être modifiée au fil du temps. »
