Les apports d’engrais phosphatés et potassiques ne sont pas toujours raisonnés en maraîchage. Dans le cadre du programme Réveil, entamé il y a quatre ans et financé par l’Europe et la région Paca, un groupe de chercheurs de l’Inrae, du CTIFL, de l’Aprel et du Grab a mis au point un outil pour ajuster les quantités de phosphore et potassium aux besoins des sols et des plantes. Ils ont adapté aux cultures maraîchères une méthode mise au point par le Comifer pour les grandes cultures. Six essais ont eu lieu sur salade et trois sur tomates.

Rendements identiques

« Nous avons défini les besoins des cultures légumières en intrants, précise François Lecompte, chargé de recherches à l’Inrae unité Paca. Ils nous ont permis d’élaborer une grille de décision qui indique le niveau souhaitable de compensation, par l’engrais, des exportations des cultures. Les apports de fertilisants compensent ou non ces besoins en fonction de la biodisponibilité en P et K mesurée dans le sol. » Pour calculer la dose à exporter, il est nécessaire de déterminer le rendement de la culture à l’hectare auquel s’applique un coefficient multiplicateur établi par l’équipe de chercheurs. « Nous n’avons pas observé de diminution de rendements, y compris dans les cas où nous avons fait l’impasse sur la fertilisation », rapporte le chercheur. Cette gestion de la fertilisation permet de réaliser des économies d’intrants allant jusqu’à plusieurs centaines d’euros l’hectare.