La gestion des adventices, et en particulier des graminées (vulpin, ray-grass, brome), demeure compliquée sur orge. « Il existe moins de solutions qu’en blé tendre, et la culture est également plus sensible, indique Ludovic Bonin, ingénieur chez Arvalis. Les dicotylédones peuvent poser un problème, mais ils sont plus gérables. » Deux herbicides à base de flufénacet sont homologués pour cette nouvelle campagne : le Sunfire de Certis et le Quirinus de BASF.

En prélevée ou postlevée

Comme dans le Glosset 600 SC, le flufénacet est la seule subs­tance active du Sunfire (500 g/l). « Le Sunfire est un produit de complément qui s’utilise en association, avec du Codix par exemple, précise Ludovic Bonin. Contrairement au Glosset 600 SC, qui est un produit de postlevée, le Sunfire se positionne aussi bien en prélevée qu’en postlevée. Il présente aussi un ratio coût/efficacité intéressant. » L’association de Sunfire et de chlortoluron (Tolurgan 50 SC) a obtenu 89 % d’efficacité sur vulpin lors des essais Arvalis de 2017.

Le Quirinus, lui, est plus complet puisqu’il couple du flufénacet (240 g/l) et du picolinafène (50 g/l). « C’est le cousin du Pontos, explique l’ingénieur. Seule la dose en picolinafène (100 g/l) diffère entre les deux produits. Le spectre dicotylédones sera mieux fini avec le Pontos. » Comme le Sunfire, le Quirinus s’utilise en pré comme en postlevée et présente une bonne efficacité sur vulpin. « Pour aller chercher le ray-grass, il faudra le compléter avec du Trinity, par exemple », précise Ludovic Bonin. Les résultats des essais Arvalis sont satisfaisants sur certaines dicotylé­dones classiques comme la véronique, la pensée et la matricaire. À noter qu’en tant que produit racinaire, le flufénacet perd de son efficacité en conditions sèches.

Associé à d’autres pratiques

Les herbicides gagnent à être associés à des leviers agronomiques comme le faux-semis, qui permet de baisser le stock semencier de la parcelle avant d’implanter la culture. Cette solution reste variable en termes d’efficacité et ne fonctionnera pas ou peu en année sèche. « Le labour, même s’il est discutable sur certains points, est un levier fort en cas de pression vulpin et ray-grass, ajoute Ludovic Bonin. Le décalage de la date de semis d’une quinzaine de jours fonctionne relativement bien pour réduire le stock semencier et les levées en culture. Ce levier est cependant moins souple qu’en blé tendre, l’orge étant implantée plus précocement. »

Justine Papin