Tours de roues probants à bord du nouveau Magnum
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Nous avons pris en main le dernier-né de Case IH, le Magnum AFS Connect. Au menu, une cabine entièrement revue, avec des évolutions bienvenues
Difficile de retoucher un best-seller ! C’est donc en prenant le risque de heurter les fidèles que Case IH a revu le Magnum, son fer de lance. Ce pur-sang américain, débarqué tout droit de l’usine de Racine (Wisconsin), affiche d’emblée sa différence avec son prédécesseur. Exit le look de brute épaisse, le Magnum arbore désormais le design plus européen de son petit frère Optum. Un parti pris qui séduit ou déçoit. Sous le capot, le nouveau venu reste fidèle au moteur maison, avec un bloc FPT Cursor 9 de 8,7 l conforme à la norme antipollution Stage 5.
En cette matinée de septembre, sur une exploitation autrichienne de 7 000 ha proche des frontières slovaques et tchèques, trois de ces nouveaux Magnum AFS Connect nous attendent. Un semoir Horsch Pronto 9 NT est attelé à un Magnum 380 RowTrac, c’est-à-dire équipé de chenilles. Les deux autres modèles, un 340 et un 380, sont des versions classiques à roues. Ils travaillent respectivement avec un déchaumeur Horsch Terrano 5.3 GX de cinq mètres de largeur et une remorque à trois essieux Bräntner.
Touche de modernité
Nous commençons notre prise en main par le Magnum 340. Notre monture est outillée d’une transmission powershift Powerdrive à 18 rapports avant et 4 arrière. Avant de monter en cabine, le technicien de Case IH nous confie une clé qui ressemble à celle d’une voiture. Avec cet accessoire dans la poche, nous déverrouillons automatiquement la porte en touchant simplement à sa poignée. Un détail qui peut s’avérer utile dans la pénombre.
En prenant place sur le luxueux siège conducteur, nous mesurons immédiatement la différence d’ergonomie et de confort par rapport à l’ancienne mouture. Le tableau de bord est toujours déporté sur le montant A mais l’écran ressemble désormais à celui d’un grand smartphone pourvu d’un affichage en couleur, avec une bonne définition. Indicateurs de niveau en haut, régime moteur et vitesse d’avancement en bas, puis rapports engagés au centre : la disposition des informations est claire. Comme sur les versions précédentes, on retrouve un accoudoir multifonction dominé par un joystick. Il est temps de commencer à déchaumer.
Nous déplaçons l’inverseur à main de sa position parking vers la marche avant. Puisque deux boutons d’inversion sont placés sur le joystick multifonction, nous n’allons plus utiliser ce levier. Ce dernier joue aussi le rôle d’accélérateur à main, comme sur l’ancienne génération. Sur cette version Powershift, les rapports de vitesse se passent avec une gâchette orange, sans décoller la main du joystick.
Ergonomie plus claire
Il est temps de chercher le bouton pour engager le pont avant. Depuis une dizaine d’années, nous avions pris goût à la palette ICP, qui regroupait la plupart des commandes sur un schéma de tracteur. Elle a disparu sur ce Magnum, au profit de boutons regroupés par fonction. C’est déroutant au début, toutefois, à l’usage, cette nouvelle ergonomie se révèle plus efficace que la palette ICP. Il ne reste plus qu’à baisser l’outil au moyen du bouton de commande du distributeur placé sur le joystick. On y trouve également une seconde commande de distributeurs et quatre boutons programmables pour gérer des fonctions Isobus.
La commande de relevage et l’activation du guidage complètent le joystick. Nous optons pour la conduite automatique et laissons le Magnum appliquer seul le passage des rapports powershift, une tâche qu’il réalise en souplesse. Grâce à l’autoguidage, nous prenons le temps de détailler l’accoudoir multifonction. Nous sommes tout de suite interpellés par les Led de couleur au sommet des commandes des distributeurs : rose, jaune, bleu… Les fans des années quatre-vingt ne seront pas déçus par ce petit air de « Macumba night ». Cependant, il ne s’agit pas d’un effet de style. Case IH propose, en effet, de résoudre le problème de l’affectation des distributeurs. Depuis une dizaine d’années, les terminaux les plus sophistiqués offrent la possibilité de les changer. Ainsi, la commande bleue en cabine ne contrôle plus forcément le distributeur bleu à l’arrière du tracteur. Cette solution est pratique puisqu’elle permet de brancher les flexibles sans se préoccuper de leur fonction, puis d’adapter les affectations en cabine afin d’avoir les distributeurs les plus utiles sur les commandes situées à proximité du chauffeur. Le seul problème est qu’on oublie rapidement que le levier rouge correspond à la sortie bleue. Ainsi, avec cette solution à Led, Case IH change la couleur de la commande en cabine en fonction de l’affectation qui est choisie à l’arrière. C’est simple mais il fallait y penser.
Confort amélioré sur la route
Nous attaquons le parcours routier. Soyons francs, ce n’est pas la petite remorque Bräntner à moitié vide qui permet d’évaluer la capacité de traction du Magnum. En revanche, nous remarquons très vite que le confort a été nettement amélioré par rapport aux anciennes versions. Pourtant, le siège et la suspension de pont avant sont identiques à ceux des prédécesseurs. La différence réside dans l’arrivée d’une suspension de cabine hydraulique semi-active. Réglable dans le terminal, pour ceux qui souffriraient rapidement du mal de mer, elle compense les secousses en agissant à la fois sur l’amplitude et la fréquence du mouvement.
Terminal plus intuitif
Nous sautons dans le 380 RowTrack. Sa boîte à variation continue CVX se conduit comme sur tous les autres modèles Case IH, avec une molette pour fixer la vitesse cible et un double accélérateur à main qui fait office de superviseur de sous-régime. Avec le Pronto à l’arrière, le Magnum a tendance à chercher de l’adhérence en permanence au niveau des chenilles. Ce souci devrait disparaître avec un lestage approprié à l’avant, ce qui n’est pas le cas pour notre prise en main.
Nous prenons, cette fois, le temps d’étudier le terminal AFS. Nous n’étions pas fans de la précédente mouture et de sa navigation peu intuitive. Mais là, il faut reconnaître que Case IH a fait un gros progrès. Les menus sont clairement identifiés et on comprend immédiatement comment on peut naviguer dans l’écran. Et surtout, il y a désormais une molette sur l’accoudoir qui permet d’accéder à des raccourcis pour chacune des fonctions utiles. Ce qui était l’un des points faibles du Magnum a donc été corrigé.
Au final, après ces premiers tours de roues, nous sommes convaincus par les améliorations du nouveau Magnum. Il nous reste à effectuer un test plus long afin de confirmer cette impression.