Depuis trois semaines, certains opérateurs ont réduit leurs mises en place afin que les sorties prévues correspondent à leurs capacités de vente, à une période où la consommation de viande de veau est moins active (fin du printemps).
Face à cette situation, de nombreux veaux nourrissons se retrouvent sans débouché et restent dans les fermes. Le climat commercial entre éleveurs et collecteurs de veaux se dégrade, bien que ces derniers soutiennent la production et soient eux-mêmes victimes d’un travail sous-rémunéré.
Si l’ensemble des strates de la filière est bien conscient du problème, personne ne semble avoir la solution entre les mains. S’ajoute à cela le problème récurrent de la non-vaccination des petits veaux contre la FCO.
Devant la trop faible valorisation des petits veaux et la mévente d’une partie de la production, les collecteurs de veaux envisagent sérieusement de boycotter le ramassage des animaux au cours du mois de décembre, pour une durée encore indéterminée.
Ces actions, qui ne seront pas sans conséquence, sont organisées dans le but de susciter des réactions au sein de la profession, avant que des événements plus graves n’apparaissent. Ce dossier des excédents de production sur l’automne est un serpent de mer qu’il est urgent de traiter.
Je ne crois pas à un boycott, les collecteurs de veaux (négociants privés ou estimateurs de coop) sont des acteurs profondément solitaire dans les prises de décision. Chacun, observera l'autre puis se précipitera chez l'éleveur laitier pour collecter le ou les veaux bons à être commercialisés. En effet, les intégrateurs ont toujours des besoins, certes réduits à cette période, mais ils trouveront malgré tout des fournisseurs "dissidents" pour leur apporter les jeunes veaux pour leurs ateliers d'engraissement.
En revanche, il serait plus opportun de s'interroger sur une nouvelle introduction de la prime "Hérode" qui avait été mise en place en 1997 et qui permettait de sortir "dignement" et par le haut tous les veaux inaptes à l'engraissement.