Les prix du blé et du maïs sont remontés ces derniers jours sur le marché européen. Un rebond essentiellement lié à la baisse de l'euro face au dollar, dans un contexte de forte compétitivité du blé russe. "Le faible écart de prix entre blé et maïs [...] redonne [également] de l'intérêt au blé comme fourrage", ajoute Sébastien Poncelet, analyste au cabinet Agritel.
Mercredi 8 février 2023 sur Euronext, la tonne de blé a clôturé à 294,75 euros (+1 euro par rapport à la clôture précédente) sur l'échéance de mars et à 291,75 euros (+1,25 euro) sur celle de mai. La tonne de maïs a terminé à 289 euros (+3,50 euros) sur l’échéance de mars et à 288 euros (+3,50 euros) sur celle de juin.
Ce jeudi 9 février, peu avant 11h00, le blé gagnait 0,50 euro, à 295,25 euros, sur l'échéance de mars et 0,25 euro sur celle de mai, à 292 euros. Le maïs progressait de 0,75 euro sur les échéances de mars et de juin, à 289,75 et 288,75 euros.
Le rapport de l'USDA apporte du soutien
À la Bourse de Chicago, les cours grimpaient après la parution du rapport mensuel Wasde du ministère de l'Agriculture (USDA) sur les prévisions mondiales de productions, de stocks et d'exportations. Le ministère américain a de nouveau revu à la baisse ses prévisions de production mondiale de maïs, notamment à cause du temps sec en Argentine, tandis que celle de blé a été augmentée. Le prix du blé grimpait toutefois mercredi de 1,30%, porté par les craintes des conséquences des tremblements de terre en Turquie et en Syrie, sur la fourniture de farine dans cette importante région de meunerie.
À Chicago toujours, le cours du blé a également été soutenu par des achats à la suite des annonces de livraisons à l'Ukraine de véhicules blindés par les États-Unis et l'Allemagne, permettant potentiellement une intensification du conflit "pendant la période où le blé pousse" et alors qu'approche le temps des semis de maïs, selon Jack Scoville, analyste à Price Futures Group. Les marchés sont aussi attentifs à la marche des exportations maritimes ukrainiennes, alors que l'accord passé en juillet dernier sous l'égide de l'ONU et de la Turquie pour sortir des produits agricoles de l'Ukraine arrive à échéance le 19 mars. "Il y a toujours des inquiétudes sur son renouvellement", indique Sébastien Poncelet.
Enfin en Amérique latine, c'est la situation au Brésil qui inquiète: "la récolte de soja prend du retard à cause des pluies, ce qui retarde les semis de maïs, qui sont effectués dans la foulée", selon l'analyste d'Agritel. Avec un risque, notamment dans le Mato Grosso (centre), celui d'"être exposé à la sécheresse" dès la fin d'avril.