«Une guerre des prix est faite pour tuer un concurrent. Et dans ce cadre, il y a toujours des dégâts collatéraux. On dit que la course aux prix existe dans l’intérêt du consommateur. C’est un leurre : la dépense alimentaire n’est pas la plus coûteuse, par rapport à la téléphonie par exemple.
Celui qui donne le ton aux négociations, c’est le leader du prix, le moins cher. Si moi, négociateur, je me montre moins exigeant, je vais me faire dépasser et les fournisseurs investiront chez mes concurrents. Pour que cela fonctionne, il faut un changement des mentalités.
Et dans la mesure où les Français sont aujourd’hui plutôt orientés produits français, c’est maintenant qu’industriels et distributeurs peuvent s’entendre, sans craindre la déconnexion au marché européen. À la condition, aussi, de fixer un prix minimum en dessous duquel on ne puisse pas aller.
Seulement ça ne fera pas tout : cette année encore, la négociation risque d’être tendue. Tout le monde sera cependant plus attentif sur les marchés agricoles. Les pénuries vont régler beaucoup de problèmes. Le but ne sera pas d’être le moins cher cette année, mais d’avoir de la marchandise. »