Les Régions, incapables de gérer des fonds Pac ? Selon Alain Rousset, président de la Nouvelle-Aquitaine, ce sont des « fake news propagées notamment par l’administration centrale ». C’est avec ces mots qu’il a ouvert le séminaire sur la Pac organisé le 13 décembre par les Régions, à Bordeaux, en présence de Didier Guillaume. Et de rappeler que ces dernières ont notamment embauché 400 collaborateurs sur leurs fonds propres pour assurer l’instruction des dossiers Pac qui aurait dû être faite par l’État…

Trop de cadre

Trois ans après avoir obtenu la gestion du second pilier (*), les Régions voulaient défendre leur bilan. Et surtout, réclamer d’aller plus loin dans la décentralisation opérée en 2015. Car beaucoup de mesures restent très cadrées au niveau national, et elles n’assurent ni l’instruction, ni le paiement de la plupart des dossiers.

« Nous ne voulons plus piloter des mesures dont nous n’avons pas l’entière maîtrise », a asséné Hervé Morin, président des Régions de France. Et de plaider : « Nous voulons être des acteurs de la démocratie. Dès qu’il faut rendre un arbitrage, nous nous mettons autour de la table. Nos politiques agricoles ne sont pas inventées dans un bureau. » Autre atout souligné : les Régions ont déjà des compétences en matière de développement économique et d’aménagement du territoire, qui « font système » avec les compétences agricoles.

Sur ce nouveau partage de responsabilités État - Régions, le ministre de l’Agriculture a botté en touche : « Ce sera arbitré au plus haut niveau de l’État. » Mais il a suggéré qu’il ne serait pas souhaitable de déléguer tout le second pilier - notamment la bio - aux Régions.

Bérengère Lafeuille

(*) Développement rural, Bio, MAEC, aides aux investissements…