Bovins
650 génisses animent les présentations du salon du cheval de Lyon
Du 26 au 30 octobre, plusieurs centaines de génisses allaitantes âgées de 10 à 16 mois sont attendues à EquitaLyon pour des démonstrations et des concours de tri de bétail à cheval. Derrière la logistique, un éleveur : Philippe Gobet.
À Equita, le salon de cheval de Lyon (Rhône), les 3 500 chevaux réunis sur le salon partagent la vedette avec pas moins de 650 jeunes femelles charolaises, limousines, ou croisées. Pourquoi tant de bovins sur un événement équestre ? « Depuis 2010, les cavaliers d’équitation western font des démonstrations et des concours de tri de bétail », explique Philippe Gobet, éleveur d’aubracs à Viriat, dans l’Ain, et commerçant en bestiaux.
C’est lui qui, chaque année, se charge d’amener les animaux. La logistique est complexe, car chaque lot ne doit passer qu’une seule journée sur le salon. « Il faut donc renouveler plus de 150 génisses nécessaires au programme de la journée, reprend-il. Suffisamment pour tourner régulièrement, et qu’entre chaque épreuve, elles puissent se reposer. » Avec Philippe, quatre bénévoles prennent soin des animaux, parqués sous un chapiteau. Le salon terminé, les génisses prennent le temps de souffler, puis sont exportées vers les ateliers d’engraissement en Italie.
Philippe Gobet ramasse les animaux dans un rayon de 70 km autour de Lyon. Les lots sont triés par élevage, et ne sont jamais mélangés. « Les réglementations sanitaires sont les mêmes que pour n’importe quel rassemblement de bovins », note-t-il. D’ailleurs, l’an dernier, le salon a bien failli se dérouler sans génisses. Au début d’octobre, le Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme) s’ouvrait avec des allées vides, les mouvements d’animaux ayant été bloqués par le zonage de la fièvre catarrhale ovine (FCO).
« Nous avons eu chaud, se rappelle Philippe. Lyon se situait en zone indemne, les élevages des génisses en zone réglementée. Mais le zonage a basculé quatre jours avant l’ouverture du salon, levant ainsi les interdictions de déplacement. » S’il était si important que les démonstrations de tri de bétail aient lieu, c’est parce qu’elles attirent beaucoup de public. « En 2014, pour des raisons d’organisation, nous n’avons pas pu faire venir de bovins, regrette Philippe. Cela s’est ressenti sur le taux de fréquentation. »
Un véritable outil de travail
D’ailleurs, jeudi 27 octobre, les gradins autour de la carrière sont pleins. Les spectateurs assistent à deux disciplines répandues aux États-Unis. D’abord, le cutting, deux minutes et demie pendant lesquelles le cavalier et sa monture sont jugés sur leur habileté à séparer un bovin du reste de son troupeau et à le maintenir à l’écart. Puis le ranch sorting, par équipe de deux. Dix vaches numérotées de 0 à 9, dans un lot de douze animaux, doivent être triées une par une, d’un enclos à un autre, dans l’ordre des numéros qu’elles portent autour du cou. « Quelle que soit la discipline, tout contact avec le bovin est interdit », prévient Philippe. Les cavaliers présents comptent parmi les meilleures équipes du championnat du monde et du championnat de l’Association française d’équitation de travail.
La démonstration peut paraître folklorique. Le cheval est pourtant un véritable outil de travail chez certains éleveurs, en France. Nombre de concurrents présents ce jour pour le concours sont éleveurs de bovins, et gèrent leur troupeau à cheval. D’ailleurs, si Philippe Gobet est aussi impliqué dans l’organisation de cet événement, c’est par passion. « Mon fils participe aux concours, dit-il. À la ferme, avec nos 150 aubracs, nous avons 17 quarter-horses (une race américaine très prisée pour le travail du bétail, NDLR). » Dans la carrière de détente, là où les cavaliers échauffent leur monture avant d’entrer en scène, un père et son fils se préparent. « Eux aussi sont éleveurs », dit-il.
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