Leurs prix « donnent le vertige », estimait Agritel dans une note le 8 mars. Se basant sur les conclusions d’une analyse de IHS Markit, FranceAgriMer indique, pour sa part, que la guerre en Ukraine pourrait entraîner une « nouvelle spirale haussière des prix des engrais ».

En effet, outre la flambée des cours du gaz qui pourrait considérablement alourdir leur coût de production (lire l’encadré), des inquiétudes pèsent de manière plus directe sur le secteur.

Suspension des exportations russes

La Russie est l’un des principaux producteurs d’engrais du monde. Elle « représente 13 % du commerce mondial des produits intermédiaires nécessaires à la fabrication d’engrais (ammoniac, roche de phosphate, soufre) et 16 % des échanges d’engrais finis », a chiffré Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer, le 28 février. L’Europe et le Brésil sont notamment dépendants de cette origine. Les sanctions économiques qui visent la Russie, même si elles ne visent pas directement ce secteur, pourraient en affecter l’activité.

La tension s’est renforcée le 4 mars, lorsque le ministère russe de l’Industrie a recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre temporairement leurs exportations, invoquant le « sabotage » d’entreprises étrangères entravant leur transport. Cette recommandation est faite « jusqu’à ce que les transporteurs reprennent le travail régulier et fournissent des garanties pour la mise en œuvre intégrale des livraisons à l’exportation d’engrais russes ».

Le 7 mars, l’Union des industries de la fertilisation (Unifa) a affirmé que « les producteurs d’engrais s’organisent pour assurer dans la durée la souveraineté alimentaire de la France et accompagnent dès maintenant les agriculteurs dans la couverture de leur besoin ». L’Unifa assure ainsi se mobiliser sur la question de l’approvisionnement et sur celle du prix.

H. P. avec J. P. et l’AFP