«Toute réduction de la production de canola canadien sera une mauvaise nouvelle pour le marché mondial, explique Clément Gautier, analyste à Horizon Soft Commodities (HSC). Le Canada est un fournisseur important à l’export : tout ce qui manquera dans son bilan ne sera pas disponible à l’international, et les stocks canadiens et mondiaux sont par ailleurs faibles. » Les craintes liées aux conditions climatiques sur les plaines canadiennes et le risque de rationnement de la demande en graines ont ainsi fait réagir le marché. « Les utilisations européennes ont besoin, cette année, des flux d’imports pour compléter la faible production attendue », poursuit l’expert.

Influence du pétrole

Le colza est un produit qui dépend également des marges de trituration. « Si elles sont bonnes, l’industrie doit capter des graines pour triturer et vendre l’huile. » « Le pétrole reste sur des niveaux élevés, ce qui favorise ou tout du moins maintient les incorporations des huiles dans les biocarburants », ajoute-t-il.

Le lundi 19 juillet, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep +) a validé un ajustement de la production sur les prochains mois, en injectant des volumes supplémentaires. « Cela a créé une mini-panique sur le marché du pétrole, qui a fortement décroché, résume Clément Gautier. Cette décision intervient en effet dans un timing compliqué, lié à l’accélération du nombre d’infections au Covid via le variant delta. La question étant : la demande restera-t-elle assez forte pour absorber ce surplus de production ? Le pétrole a toutefois rebondi le lendemain et rassuré le marché. »

L’Argentine a par ailleurs récemment décidé de réduire l’incorporation de l’huile de soja dans ses biocarburants. « On va donc retrouver des flux sur le marché international, ce qui a fait baisser l’huile », analyse l’expert. J.Papin