« La crise de Covid-19 en Algérie a affecté l’économie du pays, tributaire de la rente pétrolière. Les systèmes de production algériens, majoritairement hors-sol et très dépendants de l’achat de céréales importées pour alimenter le bétail, ont été grandement fragilisés. Les éleveurs, aussi touchés par l’absence de pluies en 2020, ont vu les prix des fourrages passer du simple au double. Ils n’ont eu d’autre choix que de réduire leurs mises en place à l’engraissement. Les importations de broutards et de bovins finis ont baissé de 16 % par rapport à 2019 et celles de bovins reproducteurs de 9 %, entraînant une certaine décapitalisation du cheptel. Aujourd’hui, nous devons profiter de la reprise économique pour orienter les politiques et les investissements publics en faveur de l’agriculture et ainsi renforcer notre sécurité alimentaire. L’État a déjà accordé des subventions pour inciter à produire des cultures céréalières et fourragères. Nous espérons, par la suite, bénéficier d’une réduction de taxes à l’importation, qui s’élèvent à 43 % pour les broutards. L’objectif est de réduire l’import de viande bovine au profit de l’élevage de maigre sur place. En parallèle, nous misons sur la formation des producteurs à l’élevage de femelles allaitantes reproductrices, pour lequel nous manquons encore de technicité. »
(1) Propos recueillis lors de la conférence « Marchés mondiaux du lait et de la viande » de l’Institut de l’élevage, le 24 juin 2021.