Pour l’exercice 2018-2019, le groupe Sénalia, premier exportateur céréalier francais, a annoncé une progression des tonnages manutentionnés de 18 % qui s’établissent à plus de 7 millions de tonnes (Mt). C’est l’activité relative aux céréales qui a le plus progressé (+ 45 %), marquée principalement par l’augmentation de celle portant sur le blé.

Gilles Kindelberger, directeur général de Sénalia, précise que ces résultats s’appuient sur « une très bonne activité des partenariats agro-industriels, qui représentent 44 % de l’activité du groupe ». Ainsi, celui signé en 2018 avec la Scael (Société coopérative d’Eure-et-Loir, fondatrice de Sénalia Union) et Lecureur (filiale export de Scael) est une des composantes majeures de cette évolution. Avec la mise en place d’une stratégie de flux tirés, les chargements de navires ont atteint 4 Mt sur les sites de la presqu’île Élie, Grand-Couronne, Val-de-la-Haye et Bonnières-sur-Seine.

« Nous ne pouvons pas totalement chiffrer les effets de la grève à la SNCF, a souligné Gilles Kindelberger. Plus aucun train ne nous parvient depuis le début de décembre et les conséquences en matière de logistique vont être nombreuses. Pourtant les organismes stockeurs (OS) ont été mobilisés. En décembre, chaque jour, sur les sites de Rouen et de Grand Couronne, nous recevions plus de 450 camions, principalement en provenance d’OS de proximité.  »

Impact financier de la grève

En revanche, beaucoup de marchandises sont restées sur les sites de stockage. Il risque donc d’y avoir un report modal en camion, ou d’une campagne sur l’autre. L’impact financier sera colossal pour les OS, selon Sénalia : « En passant du train au camion, le surcoût est environ de 4 de 6 €/t, sans compter que l’on risque d’avoir une pénurie de tous les moyens de transport. »

De plus, une tension s’effectue sur les marchés, car les OS éloignés de Rouen, qui devaient faire de l’approvisionnement en train, sont obligés de racheter de la marchandise en local, ce qui fait flamber le prix du blé.

Céline Fricotté