Au détour d’une petite route champêtre surgit un village entièrement moderniste. Exemple unique en France, cette cité sanitaire inaugurée en 1933 a été conçue pour les malades du poumon, notamment les gazés de la Première Guerre mondiale. Les tuberculeux en voie de guérison pouvaient y vivre avec leur famille, mais aussi y travailler à leur rythme tout en continuant à être soignés.

Autonome, avec ses propres centrales électrique et thermique, la cité offrait un véritable projet de société, organisé autour de l’hygiénisme. Soit blancs soit de couleur gaie, les bâtiments en béton armé de l’architecte Pierre Forestier y sont implantés en suivant les courbes d’un coteau ensoleillé : la longue barre de l’hôtel-sanatorium, les magasins généraux avec leur proue arrondie, la mairie dressée sur ses pilotis, l’étrange hôpital dans la forêt. Tout autour, les centaines de pavillons étaient dotés d’un solarium et d’un équipement ultramoderne pour l’époque (chauffage central, électricité, eau courante, radio, téléphone).

De nous jours, la cité accueille des handicapés, un centre d’aide par le travail et un centre de rééducation professionnelle. Le site, labellisé « Patrimoine du XXe siècle », se visite librement, mais pas l’intérieur des bâtiments. Plusieurs circuits de promenade y sont proposés ainsi qu’un jeu de piste Randoland. R. Saint-Pierre