À Sallespisse, dans les Pyrénées-Atlantiques, Évelyne Marty et son fils Thomas croient en l’avenir de la filière foie gras. Malgré les derniers épisodes d’épizootie aviaire, ils viennent d’investir dans un bâtiment d’élevage Armonia 5S de 840 m², proposé par Lur Berri, et de recevoir leur première bande de six mille canards.
« C’est un retour aux sources, confie Thomas. Mes grands-parents élevaient des canards. Il y a une vingtaine d’années, ils ont changé pour faire du veau sous la mère. Nous avons choisi d’y revenir, car le bâtiment proposé par Lur Berri garantit la biosécurité et un certain confort de travail. Ma mère pourra s’occuper des canards et je me consacrerai aux bovins. »
Partant du principe que les crises aident à avancer, la coopérative basque s’est efforcée de trouver des solutions à tous les stades de la filière. Le bâtiment Armonia 5S est prévu pour élever sur paille une bande unique de canards, jusqu’à ce qu’elle parte au gavage. Les animaux peuvent y être confinés, si besoin. Il dispose d’un sas technique, d’où la distribution d’aliment, l’abreuvement et le système de ventilation sont régulés, ce qui permet d’obtenir des performances technico-économiques régulières et de réduire la mortalité. Les chaînes d’alimentation sont relevables, pour pouvoir pailler facilement, en 30 minutes, avec une pailleuse très maniable. Le bâtiment est vendu, clé en main, tout équipé, 205 000 €. Lur Berri et Labeyrie ont créé un fonds de financement pour prêter aux éleveurs 30 % de l’investissement, et une garantie pour les banques qui accordent les 70 % restants. Une clause spéciale prévoit qu’en cas de nouvelle crise sanitaire, les mensualités sont suspendues. Pour compenser le surcoût des investissements, la coopérative a augmenté de 15 % ses prix de reprise aux éleveurs.
Trois zones d’élevage
« Nous avons aussi amélioré le transport d’animaux, principale source de diffusion des virus, précise Emmanuel Chardat, directeur industriel Produits du terroir de Labeyrie. Notre aire de production, qui couvre Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Landes et Gers, est partagée en trois zones, au sein desquelles éleveurs et gaveurs travaillent ensemble. Jusqu’à l’abattage, les animaux ne sortent pas de leur zone. Cela limite les risques et économise les kilomètres parcourus. À Hagetmau (Landes), à la croisée des trois secteurs, nous avons installé une station de lavage, où les camions sont désinfectés après chaque livraison. Nous avons fabriqué des panneaux bâchés à monter sur nos camions pendant la période de migration des oiseaux, afin d’éviter la contamination. » À l’abattoir Labeyrie de Came (Pyrénées-Atlantiques), des aménagements ont été réalisés pour la biosécurité. Rien ne rentre sans avoir été analysé, ni ne sort sans désinfection.
Polyvalence
Des accords passés avec le volailler LDC permettront à Évelyne Marty et son fils Thomas d’élever dans leur bâtiment des poulets pour la filière Le Gaulois, en cas de crise sanitaire interdisant momentanément l’élevage des canards.