«Notre secteur est vraiment en dé­tresse cette an­née », alerte Philippe Bréhon, producteur d’endives avec sa sœur et son beau-frère à La Couture, dans le Pas-de-Calais, et président de l’Union des endiviers de France. Pourtant, la nature a été généreuse et les rendements sont bons. « Mais depuis le mois de septembre, les prix de ventes sont restés bas. Contrairement aux autres années, nous n’avons jamais connu de léger mieux. Depuis décembre, nous vendons nos endives largement en dessous du prix de revient. Sur chaque kilo qui sort des exploitations, il manque 0,40 euro », poursuit le producteur.

Le prix moyen actuel des endives en sortie de ferme se situe autour 0,80 €/kg. Philippe Bréhon estime qu’il devrait être au-delà de 1,10 €/kg.

De 7 à 20 % du prix de revient

Et pour couronner le tout, le prix de l’électricité a flambé d’un coup. « Aux côtés de la FDSEA, nous avions négocié des prix préférentiels sur trois ans avec les fournisseurs d’électricité, explique-t-il. Pour ceux dont le contrat est arrivé à échéance, les nouveaux tarifs proposés ont été multipliés par trois ou par quatre. Chez nous, par exemple, le prix en heures pleines hiver est passé de 5,85 à 22,20 c/kWh. Notre facture d’électricité pour le seul mois de janvier a grimpé à 67 000 € cette année, contre 27 000 € l’an dernier. »

Philippe Bréhon a calculé que le coût de l’énergie, qui représentait 7 % du prix de revient de ses endives, est passé désormais à 20 %. « La situation est intenable, reconnaît le président des endiviers. Nous n’y voyons pas d’issue, c’est pourquoi nous demandons à l’État d’intervenir. »

Pour faire part de leur désarroi, les producteurs ont prévu de manifester et aux côtés des FDSEA et du syndicat JA du Nord-Pas-de-Calais, de l’Association des producteurs de lait et de celle des producteurs de betteraves, le 22 février, à Lille, puis seuls, le 24 février, à Arras. Blandine Cailliez