« Sur les neuf premiers mois de 2021, les exportations de produits agricoles et agroalimentaires vers le marché britannique sont en recul de 19 % en comparaison de 2019 (- 8 % par rapport à 2020, une année perturbée par le Covid). Soit une perte de 53,2 millions d’euros », a détaillé Dephine Scheck, du service économique des chambres d’agriculture de Bretagne lors des « Rendez-vous éco » de novembre.
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Le secteur laitier est particulièrement impacté (- 49 % par rapport à 2019) par les conséquences du Brexit. Les viandes sont aussi touchées (- 14 %), notamment celles de boucherie (- 43 %). À l’inverse, les exportations produits transformés à base de viande ont bondi de 51 % en raison de la pénurie de main-d’œuvre britannique. En volaille, le repli est moins important (- 4 %) avec une reprise à l’approche des fêtes de fin d’année en dinde.
Seule la filière légumière s’en sort
Les légumes s’en sortent bien. C’est la seule filière à évoluer favorablement avec une hausse des exportations de plus de 50 % par rapport à 2019 : + 42 % en légumes frais et + 60 % pour ceux en conserve. Au printemps, les Anglais n’ont pas pu récolter la totalité de leur production faute de main-d’œuvre.
« C’est surtout le premier trimestre 2021 qui a été compliqué avec des charges administratives supplémentaires ainsi que des difficultés logistiques. Il y a eu un rebond au second trimestre et une stabilité au troisième. Ce qui démontre que les entreprises bretonnes s’adaptent », analyse l’économiste.
Toutefois, des questions demeurent : « Les difficultés d’approvisionnement et de main-d’œuvre vont-elles durer ? De nouvelles exigences sanitaires reportées au 1er juillet 2022 risquent-elles de compliquer les délais logistiques sur l’ultrafrais ? On ne connaît pas tous les effets du Brexit. »
Ce chiffrage, réalisé par les chambres d’agriculture à la demande du conseil régional, a été transmis à l’échelon national dans le cadre de la réserve d’ajustement européenne des pertes liées au Brexit.
Isabelle Lejas