Après avoir agrandi à deux reprises son usine dédiée aux protéines de pois de Vic-sur-Aisne, en 2015 et en 2017, Roquette vient à nouveau d’investir 11 millions d’euros pour la construction d’un centre d’expertise en recherche et développement sur ce site. « Il s’agit d’une unité pilote destinée à tester les process d’extraction et de transformation des graines riches en protéines, les pois surtout, mais aussi les féveroles et d’autres espèces, explique Jérémie Dieu, directeur de l’usine. Le centre d’expertise de l’Aisne est le seul du groupe Roquette en protéines végétales dans le monde. Il est complémentaire des laboratoires de recherche du groupe, notamment celui de Lestrem, dans le Pas-de-Calais. »

À la recherche de producteurs

Si Roquette a construit une toute nouvelle usine dédiée au pois au Canada, qui a été inaugurée en novembre, et a investi dans ce nouveau centre d’expertise, c’est parce que l’amidonnier du Nord, croit plus que jamais en l’avenir du pois protéagineux en alimentation humaine.

« Le marché mondial des pro­téines végétales croît de 14 % par an, souligne Cécile Duputel, responsable de la communication protéines chez Roquette. Nous avons choisi le pois pour nous différencier du soja. Il présente peu d’allergènes, pas de gluten, ni d’OGM, et apporte des propriétés différentes en termes de goût, de couleur ou de texture. »

Et Philippe Fargeau d’ajouter : « Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux producteurs de pois protéagineux produits localement, c’est-à-dire dans les Hauts-de-France, le bassin parisien et la région Grand-Est. Il s’agit de productions sous contrat avec une dizaine de coopératives et de négociants dans un rayon de 250 à 300 km autour de l’usine. Les agriculteurs doivent respecter un cahier des charges “protocole roquette”. » Celui-ci repose sur la propreté, l’absence de soja, de graines riches en gluten, de grains cassés ou de résidus de pesticides. Les producteurs bénéficient en échange d’une prime. 

Blandine Cailliez