Il y a deux ans, Patrice de Martrin-Donos a converti en agroforesterie 10 hectares qu’il exploite à Louerre, dans le Maine-et-Loire. Une dizaine d’essences ont été plantées, pour une densité avoisinant trente arbres par hectare. « Mon objectif premier était d’améliorer la qualité des sols, a-t-il expliqué le 16 septembre, lors d’une journée technique organisée par le parc naturel régional (PNR) Loire-Anjou-Touraine. Dans cette parcelle, j’atteignais tout juste le seuil de rentabilité avec une rotation blé-maïs-orge. Il était temps de calmer le jeu. »

Pour mener son projet à terme, Patrice a été accompagné par Mission bocage. Basée à Beaupréau, l’association accompagne agriculteurs et collectivités dans leurs projets de plantations depuis trente ans. Selon Yves Gabory, son directeur, « le plan Liger bocage et agroforesterie ouvre des perspectives inédites. Jamais le niveau de financement n’a été aussi élevé. »

Une aide de 24,40 € par arbre

Assorti de 4,1 millions d’euros, ce plan régional s’inscrit dans le dispositif Plantons des haies du plan de relance. « Il vient en complément des actions départementales et finance la plantation de haies et l’agroforesterie, uniquement sur des parcelles agricoles », a précisé Cyril Bellouard, du conseil régional.

Depuis l’ouverture de l’appel à projets en mai 2021, vingt-huit premiers dossiers ont été validés durant l’été. Trente autres ont été déposés début septembre. Le plan Liger bocage et agroforesterie couvrira trois campagnes de plantation, de 2021 à 2024. Quel que soit le projet, il sera précédé d’un diagnostic et la moitié des plants devront être labellisés « végétal local » ou « matériel forestier de reproduction ». Concernant le soutien financier, le plancher des dépenses a été fixé à 1 000 € par dossier. Pour les haies, le principe d’une aide au mètre linéaire a été retenu : 9,30 €/ml pour une haie simple et 12,60 €/ml pour une haie sur talus. Pour les projets agroforestiers, le forfait est de 24,40 € par arbre planté (au 1er septembre 2021).

Anne Mabire