Installées dans le Cantal, l’Aveyron et le Lot, les 30 fermes qui ont créé la coopérative Cant’Avey’Lot à Bagnac-sur-Célé (Lot), en 2010, n’ont pas eu de mal à décrocher la certification HVE3 au printemps dernier. Lorsque le pré-audit a été effectué par l’organisme certificateur Qualisud, les éleveurs bovins étaient déjà « dans les clous », à quelques enregistrements administratifs près. Des audits individuels ont alors été réalisés et tous ont été certifiés fin avril, pour les 12 Ml de lait annuels collectés par la coopérative. « Nous adhérons, de plus, à la démarche Bleu-Blanc-Cœur, qui assure une bonne teneur de notre lait en oméga-3, souligne Gilbert Domergue, producteur à Montmurat (Cantal) et président de Cant’Avey’Lot. Nous atteignons 15,5 mg pour 100 ml de lait demi-écrémé, soit trois fois plus que le lait conventionnel. Notre production est sans OGM et nous maîtrisons le bilan carbone des fermes, grâce à l’introduction de luzerne et de trèfles. »
Yaourts, tome et fromage
De Bagnac-sur-Célé, 11 Ml de lait sont envoyés à la laiterie Saint-Denis-de-l’Hôtel (LSDH) dans l’Indre, où il est conditionné en lait UHT, puis expédié aux grandes surfaces. Et Cant’Avey’Lot livre 1 Ml à la Coopérative laitière de Saint-Bonnet-de-Salers (Cantal), qui fabrique de la tome blanche, dont la moitié est affinée, pour obtenir 25 t de fromage à pâte pressée non cuite Lou Mirabel. Le reste est transformé, à Bagnac, en yaourts entiers.
La certification HVE3, qui s’applique désormais à l’ensemble des produits élaborés, ouvre à la coopérative les portes des marchés publics et facilite le référencement en grande distribution. Elle ne devrait pas influer sur le prix du lait (450 €/1 000 l), mais donne droit à 2 500 € de crédit d’impôt pour les exploitations certifiées. En parallèle, les éleveurs projettent de produire le premier lait UHT label rouge. Des tests organoleptiques les ont convaincus d’une réelle différence de goût. L’Inao a validé l’idée de ce nouveau label et rédige un cahier des charges. Florence Jacquemoud