Les participants de la journée technique annuelle du groupe Herbe de Franche-Comté, le 13 avril à Chay (Doubs), se sont intéressés aux évolutions du cahier des charges du comté. Le Comité interprofessionnel de gestion du comté (CIGC) les proposera à son assemblée générale en juin, puis à l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao), en vue d’une reconnaissance européenne de ce nouveau cahier des charges en 2021. Objectifs majeurs de cette révision, qui pourrait s’appliquer d’ici deux à trois ans : continuer à créer de la valeur partagée dans la filière et préserver la forte identité de ce fromage au lait cru.

Redorer le blason

« Notre image de marque s’appuie sur le fait qu’il y a autant de comtés que de fruitières […]. Mais il existe un appauvrissement de cette diversité », souligne Claude Vermot-Desroches, président du CIGC. En cause, une certaine intensification des pratiques, au détriment de l’herbe pâturée.

À cet égard, le CIGC prévoit de nouvelles exigences : les prairies semées devront comporter au minimum cinq espèces et les prairies naturelles représenter au moins 50 % de la surface fourragère. Sur le plan environnemental, apparaîtront notamment l’obligation d’un plan d’épandage individuel et l’interdiction de détruire les prairies avec des produits chimiques de synthèse. Côté pâturage, les laitières devront disposer de plus de 50 ares de pâtures accessibles autour du point de traite (distance à définir) et il faudra 1,3 hectare d’herbe par vache au total.

« Nous vendons du pâturage ! Si les vaches ne sont pas dehors, on ment au consommateur ! », prévient Claude Vermot-Desroches. Selon cette logique, l’affouragement en vert sera interdit avant le 1er juin et limité à un cumul de soixante-quinze jours annuels. La ration quotidienne devra contenir 80 % de fourrage issu de l’aire géographique (70 % actuellement), et 70 % venant de l’exploitation.

Pour Mathieu Cassez, conseiller à la chambre d’agriculture 25-90, ces orientations vont dans le sens d’une meilleure cohérence et résilience économique, nécessaires dans les systèmes de l’AOP. Car leur hausse de production (+ 8 000 à + 21 000 litres par UTH) pour la période de 2010 à 2015 a abouti « à moins d’efficacité économique, plus de travail, moins de rentabilité des capitaux et une image écornée : un cocktail explosif  ! »