«À la Saint-Bernard (le 20 août), pour moissonner, il est bien tard », dit le dicton. Il s’est vérifié cette année en Bretagne. Tout avait bien commencé, dès fin juin, dans les orges, avec dix à quinze jours d’avance. Mais il a fallu compter avec une météo capricieuse par la suite. Le Finistère, les Côtes-d’Armor et le nord Ille-et-Vilaine ont été particulièrement touchés. « La moisson s’est déroulée en deux périodes, confirme Matthieu Cadart, de la coopérative Triskalia. Pour le blé, les chantiers avant le 15 juillet ont permis une récolte en quantité et qualité avec une moyenne de 80 en PS et un taux de protéine excellent pour notre région (11,4 % en moyenne). Les battages ont ensuite traîné en longueur en raison de pluies intermittentes. Nous avons perdu de cinq à dix points de PS et une grosse partie de la collecte est passée au séchoir. » Pour éviter une trop grosse dégradation de la qualité, la coopérative a mis en place un remboursement des frais de séchage.
Un stress décuplé
Au final, la récolte est plutôt bonne en quantité et qualité, mais difficile pour les nerfs des agriculteurs. « Deux jours de beau temps, trois de mauvais. Je n’ai jamais vécu une moisson aussi tendue en trente ans », assure Jean-François Cordon, président de la Cuma de Saint-Glen (Côtes-d’Armor). Deux machines des Cuma de Rouillac (Côtes-d’Armor) et d’Iffendic (Ille-et-Vilaine) sont venues en aide pour finir les chantiers. « Une organisation à développer pour éviter des investissements lourds », estime le président. « Les conditions météo défavorables ont accentué les tensions toujours présentes à ces moments clés pour les agriculteurs », confirme Jean-Marc Leroux, délégué régional des entrepreneurs de travaux agricoles (ETA). Heureusement, la pluie a été bénéfique pour le maïs et les chantiers d’ensilage devraient démarrer rapidement !