«Dans cette parcelle en pente, nous avons mis des haies intraparcellaires. Depuis, la zone basse est plus saine. C’est d’autant plus intéressant qu’en contrebas, il y a une rivière », décrit Dominique Bordeau. Ce producteur de lait à Peuton, en Mayenne, a accueilli, le 30 mai dernier, la rencontre « Agroforesterie », organisée par le syndicat mixte du bassin versant de l’Oudon. « L’objectif de cette journée est de susciter des vocations autour d’une technique encore peu répandue », précise Hubert Foucher, son vice-président.
A cheval sur la Mayenne et le Maine-et-Loire, très réactif aux fortes pluies, ce territoire de 96 communes a adopté en 2015-2016, un nouveau programme d’actions agricoles. « L’agroforesterie a un impact positif sur la qualité de l’eau parce qu’elle stabilise les sols et limite les pertes d’azote », confirme Philippe Guillet. Conseiller à la chambre d’agriculture de la Sarthe, il rappelle aussi que cette technique améliore la valeur agronomique du sol et joue sur le microclimat des parcelles : « Les jours de grosse chaleur, la température y est inférieure de 3 à 5° C. »
Valoriser le bois
Depuis son installation en 1988, Dominique Bordeau qui exploite 42 ha, a planté 8 km de haies et 12 ha d’agroforesterie intraparcellaire. L’éleveur a développé une compétence technique et milite pour des plantations multi-essences qui « limitent les problèmes sanitaires et évitent d’avoir une parcelle nue à certaines périodes de l’année. » Il s’est aussi forgé un savoir-faire commercial développant le débitage, la production de bois déchiqueté et la vente directe. « Il y a 30 % de marge à aller chercher », estime-t-il. Selon Philippe Guillet, pour que l’agroforesterie perce, « la valorisation du bois demeure un sujet majeur et les collectivités locales ont une responsabilité à prendre. »