Le tracteur vient de s’arrêter. Sourire aux lèvres, Cédric Lambert, quarante ans, saute du marchepied, s’excuse du léger retard et, d’un pas vif, file en direction du hangar. « Rester assis plus d’une heure, c’est quelque chose de compliqué pour moi. J’ai besoin de bouger », confie l’exploitant de Beaufort-en-Anjou (Maine-et-Loire), producteur de semences et de porte-greffes, mais aussi musicien, disc-jockey et magicien. Trois compétences que Cédric Lambert associe depuis quinze ans pour animer des soirées ou des fêtes, et pour intervenir auprès d’associations ou dans des maisons de retraite (lire l’encadré).
Au départ de cette aventure, il y a la musique. Une affaire de famille, aujourd’hui partagée avec son épouse et leurs trois enfants. « J’ai démarré avec mon père, raconte Cédric. Agriculteur et musicien, il jouait de l’accordéon. C’est lui qui m’a appris les bases de cet instrument, puis offert des cours à l’école. » Jamais lassé d’apprendre, l’élève se lance alors dans l’étude des claviers. L’harmonium et l’orgue, à l’église, mais aussi le piano, le synthétiseur… « A seize ans, avec trois copains, tous enfants d’agriculteurs, nous avons créé un groupe. Notre formation a perduré cinq ans, ce qui n’est pas si mal à cet âge-là. »
Divertir les autres
Cédric a besoin d’action. Il apprécie peut-être encore plus de transmettre ce goût du mouvement aux autres. « J’aime divertir les gens, leur apporter un peu d’activité, et chercher ce qui pourrait les distraire », dit-il.
La magie participe de cette quête. Le cultivateur s’y est formé dans les années 2002-2005 grâce à ses pairs du club de magie d’Angers. « À l’époque, raconte l’animateur, je venais de rentrer d’un an passé en Australie. J’étais technicien de recherche en semence de maïs et j’avais repris mes activités de DJ et d’accordéoniste. » Appréciés, les tours de cartes, chapeaux et autres foulards ont permis à l’amuseur d’ajouter une corde à son arc. D’autres pourraient encore surgir. L’homme, qui fourmille d’idées, pense en particulier à parfaire son travail de mise en scène. « La seule chose qui me manque, c’est un peu de temps pour mettre mes projets en œuvre, mais ça viendra », assure-t-il.
Stimuler l’effet de groupe
À la tête de Cédric Animation (1), l’auto-entrepreneur intervient dans le Maine-et- Loire pour des événements privés (mariages, anniversaires, départs à la retraite...), mais également à la demande d’associations ou de maisons de retraite. « En quinze ans, les choses ont changé. L’effet de groupe n’est plus aussi spontané, il faut le susciter, le stimuler », observe-t-il.