Chaque unité de méthanisation agricole possède sa propre organisation. Si sa gouvernance est souvent portée par un collectif d’agriculteurs, ceux-là, parfois, ils n’ont jamais travaillé ensemble auparavant.
Il apparaît essentiel de se préoccuper dès le stade de la réflexion du projet, de ce volet de l’organisation du travail autour de l’unité.
Recruter des salariés
Installé depuis cinq ans à Saint Crépin-Ibouvillers dans l’Oise, le céréalier Grégoire Omont et ses deux associés-agriculteurs au sein de la SAS Chemin du Roi ont commencé à plancher sur le sujet, lors de leurs premiers échanges : « Cette question s’imposait à nous puisque nous sommes tous les trois pluriactifs.
Nous savions que la gestion au quotidien de l’unité serait confiée en grande partie à des salariés, afin de poursuivre en parallèle nos activités ». Leur réflexion s’est progressivement ajustée : d’un recrutement estimé à l’origine, les agriculteurs ont finalement procédé à trois embauches. Un apprenti engagé à mi-temps complète désormais l’équipe.
Au total, quatorze personnes gravitent de manière régulière autour de l’unité :
- Les trois salariés et un apprenti à mi-temps,
- Les trois associés
- Les sept salariés de l’exploitation agricole
- Une entreprise de travaux agricoles (ETA) en appoint, durant les travaux importants dans les champs, au moment de l’ensilage en particulier.
Répartir les tâches
Côtés associés, la répartition des tâches s’est faite selon leurs compétences et leurs préférences. L’un d’eux s’occupe de la partie approvisionnement du méthaniseur. Un autre vient en support « sur des missions temporaires au moment où l’on a besoin de davantage de main-d’œuvre », explique Grégoire Omont chargé de son côté de la partie entretien et maintenance de l’unité, ainsi que des volets administratifs et de gestion du personnel.
Les trois exploitants passent régulièrement sur l’unité, son dirigeant s’y rend au quotidien. « Les salariés sont très autonomes, ils gèrent leur emploi du temps. Nous communiquons tous ensemble via un groupe WhatsApp », ainsi qu’à partir d’un tableau pour les communications du quotidien et les relevés de l’unité.
« Toutes les grandes décisions passent par les associés Pour les choix du quotidien, les salariés s’en occupent. En cas de doute, nous les appuyons ».
Disposer de compétences en agriculture et en process industriel
Côtés salariés, l’un est dédié à la partie approvisionnement de l’unité en matières, l’autre s’occupe de l’entretien industriel de tout le système, du maintien des outils, de la prévention, etc. « Une troisième salarié nous a rejoint sur la partie administrative, exigeante dans la méthanisation, pour les agréments notamment », poursuit Grégoire Omont.
L’apprenti se consacre à la biologie du méthaniseur, en particulier aux analyses des digestats et des intrants (pulpe de betteraves, Cive, poussières de silo, ainsi que du lisier issue de l’exploitation voisine). « Il pratique aussi un peu de recherche, en observant la manière dont notre méthaniseur réagit en fonction des différentes matières et en l’ajustant ».
Trouver la bonne cohésion
En cas d’absence, chacun est capable de suppléer l’autre. Ce qui apporte beaucoup de souplesse au dispositif, indispensable en raison des astreintes pour les nuits, les week-ends et les jours fériés. « Avec des salariés comme nous avons pu recruter, chaque associé a pu participer au projet à sa convenance. Le secteur est très dynamique. Cette diversification est pour nous une grande réussite et une fierté aujourd’hui ».