Viande bovine
Restructurer la filière en amont
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Au regard des difficultés que traverse l’élevage allaitant français, la Fédération nationale bovine se mobilise pour « impulser une ère nouvelle ».
À l’occasion de son congrès à Anse (Rhône) les 5 et 6 février derniers, la Fédération nationale bovine (FNB) a réuni l’ensemble des acteurs de la filière pour porter son projet d’association des organisations de producteurs (AOP) et ainsi tendre vers une « organisation collective efficiente des producteurs ».
« Recapter la valeur à la source »
Les années passent et le constat pour les éleveurs allaitants s’aggrave : « Quand les prix payés aux producteurs entre 1997 et 2019 ont évolué de 20 %, ses charges ont augmenté de 57 % et le prix au consommateur de 70 % », calcule Bruno Dufayet, président de la FNB. Preuve que la filière est créatrice de valeur. « Tous les indicateurs du marché de la viande bovine sont au vert, reprend-il. Il s’agit à présent de mettre en place de réelles stratégies pour recapter cette valeur à la source. » Le projet de structuration en AOP apparaît, pour la FNB, comme la solution la plus simple et la plus fédératrice pour enrayer ce non-sens économique, en s’appuyant sur les leviers mis à disposition dans le cadre des États généraux de l’alimentation.
Pour équilibrer les rapports de force dans la filière, la FNB appelle à un soutien fort des pouvoirs publics dans la prise de parole et à une cohérence politique dans la prise de décision. « La future Pac doit constituer dans sa nouvelle configuration un socle sur lequel adosser le secteur bovin viande et conforter les atouts qu’il porte », expose la FNB. Ceci passe par le maintien des aides couplées. Les attentes - que le ministre de l’Agriculture promet de soutenir - sont donc fortes, malgré la proposition de la Commission européenne d’abaisser le budget agricole de 5 % (en euros courants).