Le ministère de l’Agriculture a lancé, lundi 4 janvier, une consultation publique sur le projet d’arrêté autorisant l’emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec des néonicotinoïdes. Le texte indique que le Gaucho 600 FS (imidaclopride) et le Cruiser SB (thiaméthoxame) seront autorisés cent vingt jours dès l’entrée en vigueur de l’arrêté. Ce dernier s’appuie sur l’avis rendu par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en décembre 2020.
Liste de cultures après traitement
Elle recommande notamment de limiter les cultures qui suivent la betterave traitée à des espèces non attractives pour les insectes pollinisateurs, y compris pour les couverts. Avoine, blé, choux, cultures fourragères et légumières non attractives, endive, semences de fétuque, moha, oignon, orge, ray-grass et seigle sont listés pour 2022 ; chanvre, maïs, pavot-œillette et pomme de terre pour l’année qui suit. Enfin, en 2024, l’Anses propose le colza, les cultures fourragères et légumières mellifères, la féverole, le lin fibre, la luzerne, la moutarde « tardive », la phacélie, le pois fourrager, le radis, le tournesol, le trèfle et la vesce.
Des restrictions qui semblent bien souvent difficilement applicables sur le terrain (lire l’encadré).
« Inapplicable » sur le terrain
« Je suis en colère, a réagi dans un tweet Grégoire Lhotte, agriculteur dans l’Oise. À grands coups de médias, le ministre de l’Agriculture nous fait croire au retour des néonicotinoïdes et le texte d’application le rend inapplicable. Vous tuez la filière betteraves ! Nos assolements ne sont pas compatibles avec ces restrictions d’usage. Sous prétexte de vouloir protéger les abeilles, elles n’auront plus rien à manger ! Soit je ne fais pas de betteraves cette année, soit ce sera sans traitement et donc risqué. »