«La première activité économique qui artificialise, c’est l’agriculture : deux fois plus que le commerce ! » Cette sentence troublante, proférée par Nadège Chambon, directrice du pôle aménagement et études de la chambre de commerce et d’industrie de l’Oise, a fait réagir. Intervenant à la journée du réseau des opérateurs fonciers du 2 octobre à Compiègne, elle s’est fondée sur une enquête du ministère de l’Agriculture de juillet 2015 sur la consommation des sols entre 2006 et 2014.
« Je suis surpris par ces chiffres, lui a répondu Emmanuel Hyest, président de la FNSafer. On construit moins de bâtiments agricoles aujourd’hui. C’est l’élevage qui en construit le plus, mais le secteur est en décroissance. » Il a tout de même souligné que l’agriculture devait, elle aussi, « montrer l’exemple ».
Le secteur reste, quoi qu’il en soit, loin derrière la maison individuelle, 228 000 ha, contre 40 000 ha pour l’agriculture. En cause, « une société du barbecue », préférant l’habitat individuel pour se loger et un prix du mètre carré en zone rurale et périurbaine inférieur à celui des villes. Surtout, dans ce verdict sans nuances est oublié le fort impact des réseaux routiers, en deuxième position avec 78 000 ha.