Mise à l’arrêt des prestations de formation pour adultes et apprentis, abandon de la vente des produits issus des exploitations, maintien des salaires pour les agents du privé, remboursement des nuitées et des frais de restauration : la crise sanitaire n’aura pas épargné les établissements agricoles. La Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) estime que l’impact financier s’élèverait à 46,1 millions d’euros. Un montant probablement sous-estimé, car seuls 52 % des établissements privés ont répondu à cette enquête.
Moins d’effectif
Déjà en situation précaire, 42 établissements se trouvent aujourd’hui au bord de la faillite et doivent être soutenus avant fin 2020 au risque de fermer. Seuls 6 millions d’euros ont été ouverts pour les maintenir, alors que le ministère de l’Agriculture estime l’enveloppe nécessaire à 11,74 millions. Mais l’impact n’est pas que financier, souligne un avis de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat. Après une année 2019 en rebond, les effectifs pour la rentrée 2020 (hors apprentis) reculent de 2,2 %, et plus particulièrement dans le privé. L’annulation des journées portes ouvertes au printemps, le choix de s’orienter vers des lieux de formation à proximité du domicile parental et l’essor de l’apprentissage (lire l’encadré) auront eu raison de cette rentrée post-confinement.
L’apprentissage
Il faut croire que l’aide à l’embauche des apprentis, lancée par le ministère du Travail dans le cadre du plan de relance en juin dernier, a déjà porté ses fruits. C’est en tous cas l’hypothèse qu’avance le Conseil national de l’enseignement agricole privé (CNEAP) dans son communiqué du 24 novembre. Le réseau a accueilli, en cette rentrée, 34 % d’apprentis de plus que l’année dernière, soit en tout 5 506 élèves pour la rentrée 2020.